Mohamed Hassad s'engage sur une série d'actions pour la mise en œuvre de la vision stratégique pour l'éducation présentée au Souverain en mai 2015. Ces actions, présentées jeudi devant le Conseil de gouvernement, concernent aussi bien le secteur de l'éducation, de l'enseignement supérieur que celui de la formation professionnelle. Certaines seront réalisées dans les trois prochaines années, tandis que d'autres ne seront concrétisées qu'en 2027. Sachant que la tutelle ne s'est pas engagée sur un échéancier précis pour certaines actions. En matière d'éducation, les actions qui seront déployées, ont été fixées sur la base d'un diagnostic de la situation. Selon le ministre, plusieurs indicateurs ont permis d'établir le constat, mais son département en a retenu deux. Il s'agit de l'indice de redoublement et du taux d'abandon scolaire. Pour Hassad, ces deux éléments révèlent une situation préoccupante qui nécessite une mobilisation nationale et l'adhésion des différents acteurs. Dans le détail, la généralisation du préscolaire figure parmi les principaux chantiers de la réforme. Ce cycle deviendra progressivement obligatoire à tous les enfants âgés de 4 ans d'ici 2027. Selon les dernières statistiques, le préscolaire est limité à quelques 780.000 enfants alors que le Maroc compte 1,2 million d'enfants en âge d'aller en maternelle. Or, la généralisation du préscolaire conditionne tout le parcours scolaire. Au primaire, de graves lacunes en lecture et en compréhension sont souvent pointées du doigt. Face à cela, l'équipe de Mohamed Hassad s'est donnée pour objectif de renforcer les compétences de base des élèves, notamment en matière d'apprentissage des langues arabe et française. Ainsi, le français sera enseigné dès la première année du primaire, et non plus à partir de la troisième année. Parallèlement, la tutelle compte réviser le manuel scolaire du premier, troisième et cinquième niveau du primaire. En fait, de nouveaux manuels devront être adoptés pour la rentrée scolaire 2018-2019. La tutelle s'engage également à mettre fin à la surpopulation des classes en limitant le nombre d'élèves à 30 élèves en première et deuxième année et à 34 dans les autres niveaux. Après le préscolaire et le primaire, place donc à l'enseignement supérieur qui connait une série de défaillances comme la surpopulation des classes, de l'avis même du ministre. Toutefois, aucun chantier ne porte sur la création de nouveaux établissements pour faire face à l'encombrement des salles de cours. L'on sait par contre que la tutelle va recourir à la contractualisation de 400 enseignants et 300 étudiants doctorants pour répondre à la demande. D'autres mesures à caractère social ont été fixées comme la généralisation de la bourse à tous les doctorants et à 90% des étudiants en master. L'autre objectif arrêté par l'équipe de Hassad porte sur l'augmentation du nombre d'étudiants bénéficiant de la couverture médicale. Actuellement, le nombre de bénéficiaires ne dépasse pas 28.679, soit à peine 10% du chiffre fixé par le gouvernement, à savoir 280.000 bénéficiaires. Parallèlement, l'enseignement secondaire qualifiant connaîtra le lancement de plusieurs actions. Pour promouvoir ce cycle, la tutelle promet de diversifier l'offre du baccalauréat professionnel afin de porter le taux des inscrits dans cette branche à 10% de l'ensemble des bacheliers dans 4 ans. Le but est de faciliter le passage à l'enseignement supérieur et l'accès au marché du travail. Dans le même cadre, il est prévu de généraliser la création de parcours professionnels au sein des lycées techniques et d'élargir l'offre des filières internationales sur 3 ans pour englober 30% des élèves de l'ensemble des lycées qualifiants. Quant au secteur de la formation professionnelle, quelques chantiers sont annoncés pour les prochaines années. L'OFPPT prévoit la création de 120 nouveaux établissements à raison de 24 unités par an. L'Office promet aussi d'augmenter la capacité d'accueil à 668.000 sièges. L'objectif final est de former 1,7 million de personnes à l'horizon 2021.