Nommé il y a quelque temps au département de l'éducation nationale, Mohamed Hassad enchaine décisions, réformes... pour sauver l'enseignement public et redorer son blason. En quelques semaines, le nouveau ministre a pris plusieurs décisions: recrutement de 24 000 enseignants par contrat, unification des vacances, enseignement de la langue française dès la première année du primaire... Il y a quelques jours, au cours d'une conférence à Casablanca, il a révélé que d'ici la fin du mois de juin, c'est-à-dire dans quelques jours, le département de l'éducation nationale disposera d'un plan d'action de réforme. Dans le cadre de cette réforme, le ministre, très optimiste, entend rompre avec la stratégie de ses prédécesseurs et compte mener une réforme qui impliquerait élèves, syndicats, enseignants. Malgré les réformes entamées, 20% d'élèves redoublent la première année du primaire et 40% des étudiants décrochent dès leur premier semestre à l'Université, déplorait Hassad devant les étudiants de HEC Paris, le 15 juin dernier. L'analyse qu'en fait le nouveau ministre de l'éducation nationale est claire. Pour lui, cet échec des réformes est dû au fait que «les problèmes sont réglés en partant du haut vers le bas». En d'autres termes, les réformes n'impliquent pas des principaux concernés, notamment des élèves, les partenaires sociaux, les syndicats...Ainsi, Hassad a révélé que l'élaboration des mesures d'application du nouveau plan d'action de réforme ne sera pas confiée à un cabinet externe. «J'ai décidé de faire exactement le contraire. La réforme ne partira pas d'en haut. Elle partira de l'école et il y aura des mesures concrètes et visibles», a-t-il laissé entendre. D'ailleurs, il a lancé dans ce cadre, un appel à la mobilisation générale. Il envisage également rétablir et renforcer la communication avec les syndicats, pour réussir la réforme. «La vision n'a jamais été partagée par tout le monde. Avec les syndicats, cela a été compliqué ces dernières années, une réussite se fait toujours avec l'aide des partenaires et nous ne pouvons rien établir sans eux», a-t-il déclaré. En effet, le Plan d'action de réforme que compte révéler le ministre de l'éducation dans quelques jours, vise à hiérarchiser les priorités. Il faut dire que, si le précédent plan d'urgence a réussi le défi de la généralisation de l'école à partir de 5 ans, il est toutefois décrié par le ministre de tutelle pour avoir dispersé ses efforts. Parmi les nouvelles mesures, il s'agira pour le ministère de préciser, année après année, les priorités qui entreront en vigueur lors de la prochaine rentrée. Ainsi, pour la prochaine rentrée scolaire 2017/2018, les priorités concerneront, notamment la lutte contre l'entassement des élèves, le capital humain et l'amélioration des infrastructures écolières. Dans ce cadre, dans un communiqué datée du 15 juin, le ministère a annoncé que le nombre d'élèves par classe sera désormais de 40 et pas plus de 30 élèves en première année du primaire. Entre autre priorité pour la prochaine rentrée, la mise à niveau des infrastructures scolaires pour mettre fin aux classes délabrées, tables-bancs cassés. Dans ce cadre, le ministère a annoncé récemment la création de 55 nouveaux établissements, soit 1948 classes supplémentaires. Qui plus est, des travaux de mise à niveau des infrastructures devront être achevés avant la rentrée. Autre mesure et pas des moindres, Hassad entend renforcer le pouvoir et le champ d'action des Académies Régionales d'Education et de Formations (AREF). «J'ai délégué tous les pouvoirs aux AREF, sauf ce qui est stratégique», a t'il déclaré. L'objectif étant de mettre fin à la centralisation au niveau du ministère. Sur le volet de l'enseignement des langues, le français sera désormais enseigné dès la première année du primaire et pas à partir de la 3e année, comme c'est le cas actuellement dans le public. Si l'enseignement de la langue de Molière durant la première année du primaire sera essentiellement oral, comme a révélé Hassad lors d'une séance orale à la Chambre des Représentants, les heures de français seront renforcées dès la deuxième année. Objectif : une rentrée scolaire opérationnelle La rentrée scolaire a été fixée au 7 septembre et pas au 14 septembre. Ce qui sous-entend que les élèves auront droit cette année à 42 jours de vacances scolaires et pas 47 jours, comme cela a été le cas lors des précédentes années. Hassad promet pour l'année scolaire 2017/2018, une rentrée scolaire opérationnelle dès les premiers jours. Pour ce faire, les congés administratifs seront retardés jusqu'à fin juillet. Les emplois du temps des enseignants devront être préparés durant l'été et finalisés à la fin du mois de juillet. Qui plus est, les inscriptions des élèves n'auront plus lieu après la rentrée, mais plusieurs mois avant. Pour la prochaine rentrée, le ministère a fixé la date limite d'inscription au 15 juin. Dans le cadre des réformes initiées, le ministère de l'Education nationale a également décidé d'unifier les vacances scolaires des élèves de toutes les régions du Royaume, mettant ainsi fin au système de vacances par zones régionales. Dès l'année prochaine, les élèves de toutes les régions du Maroc seront en vacances au même moment, les périodes de vacances étant prévues toutes les sept semaines.