La visite d'amitié et de travail du nouveau président français Emmanuel Macron au Maroc, mercredi dernier, confirme le caractère privilégié et la dimension exceptionnelle des relations entre les deux pays. D'autant plus qu'il a choisi le Maroc pour son premier déplacement officiel au Maghreb, contrairement à ses prédécesseurs.Lors d'un point de presse tenue à l'issue de son entretien avec le Souverain, Emmanuel Macron a souligné que «le Maroc est un pays ami et un partenaire stratégique pour la France». Pour lui, ce déplacement à Rabat témoigne de la profondeur des relations maroco-françaises, lesquelles sont fondées sur une vision commune de poursuivre les intérêts communs dans la région. D'ailleurs, plusieurs sujets d'intérêts communs ont été au centre des discussions comme la coopération économique et sécuritaire, les tensions dans le Golfe et le développement de l'Afrique. A l'issue de leur entretien, le roi et le président français ont convenu de renforcer leurs actions communes en matière de politique régionale, notamment en Afrique. La situation en Libye a été évoquée. La France et le Maroc «partagent la volonté commune de trouver les moyens de stabilisation de ce pays qui constitue une préoccupation en termes de sécurité de la région et en termes de route migratoire». Les deux pays partagent également la même vision sur la crise du Golfe, «celle qui consiste à privilégier d'une part la stabilisation de la région et d'autre part la lutte contre le terrorisme et toutes les formes de financement du terrorisme». Le Maroc s'était dit dimanche dernier «préoccupé par cette crise et disposé à offrir ses bons offices», expliquant que sa position repose sur les relations de fraternité sincère entre le roi et les pays du Golfe. Lundi, Rabat a annoncé l'envoi de dons alimentaires au Qatar qui se trouve isolé depuis que l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahrein et l'Egypte ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha, accusé de soutenir le terrorisme. Outre les préoccupations internationales, les deux chefs d'Etat ont également évoqué la situation à Al Hoceima. Emmanuel Macron dit ne pas avoir de jugement à porter sur un sujet de politique de politique intérieur. En revanche, «le Roi considère qu'il est légitime qu'il y ait des manifestations, c'est un droit constitutionnel contrairement à d'autres pays». Le souhait du Souverain est «l'apaisement de la situation, en apportant des réponses concrètes en termes de politiques publiques».