Mardi 4 avril à la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, la littérature, le cinéma et la photographie se sont mêlés pour braquer les lumières sur l'histoire de l'immigration marocaine. Le vernissage de l'exposition de photographies de Robert de Hartogh, la présentation du livre intitulé «Histoire des Marocains aux Pays-Bas : présence & mémoire» et la projection du film documentaire «Anâaq!» sont les moments forts de cet hommage rendu à la première génération des Marocains du monde par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME). La main sur l'objectif, le photographe Robert de Hartogh a pu immortaliser le quotidien des Marocains. Selon lui, les Marocains n'ont pas uniquement réussi en politique mais aussi dans d'autres domaines y compris la culture. «Je suis très heureux de vivre dans un pays où les Marocains ont un rôle dans la société », a-t-il déclaré. En effet, le livre « Histoire des Marocains aux Pays-Bas : présence & mémoire» et l'exposition de Robert de Hartogh plongent le public au cœur de cette histoire qui remonte à la fin du 16e et au début du 17e siècle, en s'arrêtant sur les grands moments ayant marqué cette migration et l'installation des Marocains aux Pays-Bas. Cet événement, a expliqué Abdellah Boussouf, Secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) dans son mot inaugural, s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Conseil pour préserver la mémoire de l'immigration marocaine qui fait partie de la mémoire nationale, en particulier et humaine, en général. Le livre, les images et les documents présentés montrent que les Marocains, en immigrant vers les Pays-Bas, ont pu trouver une place dans la société néerlandaise, a-t-il indiqué. « Ils ont pu acquérir facilement sa langue et sa culture. La femme a pu s'intégrer facilement dans la société», a-t-il souligné. La question de l'identité et de la culture n'a pas été une entrave, mais un moyen pour cette intégration, a-t-il poursuivi. «La première génération, qui a immigré du Maroc, a pu s'intégrer totalement, mais les dernières générations ont rencontré des problèmes identitaires», a t-il affirmé. Désirée Bonis, Ambassadeur des Pays-Bas au Maroc, a souligné que l'immigration des Marocains a commencé au début des années 60. «En ce moment, plus de 400.000 de mes concitoyens sont d'origine marocaine. Cette migration a énormément enrichi la culture néerlandaise et a contribué à la diversité de style de vie néerlandais», a-t-elle indiqué. Elle a par ailleurs donné l'exemple des personnalités qui ont brillé de mille feux sous les cieux des Pays-Bas, en l'occurrence de Khadija Arib, présidente du parlement néerlandais et réélue pour un deuxième mandat la semaine dernière, Hakim Ziyech joueur de l'Ajax Amsterdam, Ahmed Aboutaleb, maire de la ville de Rotterdam et personnalité de l'année 2014 aux Pays-Bas. «Les familles néerlandaises ont récemment acquis la possibilité d'échanger leurs Sandwiches au fromage quotidiens par le couscous marocain», a déclaré l'ambassadeur. A noter que le livre «Histoire des Marocains aux Pays-Bas : présence &mémoire» a été publié en langue française aux éditions la Croisée des Chemins par Abdellatif Maroufi, chargé de mission au CCM. L'ouvrage retrace l'histoire de l'immigration marocaine au fil des années. «L'idée de ce livre remonte à 1994. En cette année, il y avait plusieurs jeunes Marocains dans l'Association des ouvriers en Hollande qui voulaient fêter son 20e anniversaire... C'est de là, qu'on s'est intéressé à la documentation», a-t-il indiqué. En 1997, la conscience de l'histoire et la collecte des documents ont pris place. À l'époque, on a pensé à la création d'un centre de documentation et des études de migration en Hollande, a-t-il affirmé. En 2007, nous avons collecté 72 mètres de documents qui concernent l'immigration marocaine en Hollande, a-t-il souligné. Le public présent a eu le privilège de regarder en avant-première le film documentaire « Anâaq ! » qui signifie en langue amazighe la migration. Celui-ci a été projeté en présence de l'équipe du film. Ce film-documentaire de 64 minutes en amazigh et traduit en arabe réalisé par Mohamed Bouzia et Kacem Achehboun et produit par l'Association Hiwaar aux Pays-Bas et Sharpeye production, est un zoom sur les débuts de la migration marocaine à travers des témoignages et histoires vécues des immigrants.