Le report de l'annonce des résultats de l'expertise médicale est intervenu suite à la demande des experts ayant réclamé un délai supplémentaire. Au terme de la huitième audience du procès des événements de Gdim Izik qui se poursuit devant la Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel à Salé, les experts ont demandé un délai supplémentaire pour procéder à une expertise approfondie au sujet des allégations de torture avancées par les prévenus. La défense de la partie civile fera connaître sa position après la présentation des résultats de l'expertise auprès de la Cour. L'expertise médicale devait initialement prendre fin mercredi prochain, date qui a été fixée par le tribunal pour la présentation des résultats. De leur côté, plusieurs avocats de la partie civile ont souligné que la Cour accorde aux accusés le droit de se défendre et la liberté totale de répondre aux questions posées. Considérant que le refus de répondre aux questions par les accusés, qui continuent de nier les accusations formulées à leur encontre, est en soi une reconnaissance des faits qui leur sont reprochés. La défense donne son point de vue La huitième audience des accusés s'est déroulée dans des conditions normales, dans le respect de l'ensemble des garanties du procès équitable où la défense a donné son point de vue sur les débats autour de certaines dispositions juridiques et les interprétations qui en découlent, a annoncé le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Rabat, Hassan Daki. M. Daki a indiqué, , lundi soir, au terme de cette audience au cours de laquelle la Chambre criminelle a poursuivi l'interrogatoire des accusés et qui a suscité un débat juridique par certains avocats de la partie civile, des accusés et du parquet sur les prérogatives du président de la juridiction relatives aux questions posées aux accusés, dans le cadre des dispositions des articles 322 et 329 du code de procédure pénale. Le procureur général a enregistré le refus des quatre accusés, interrogés lundi, de répondre aux questions qui leur ont été adressées par la défense de la partie civile, à travers la présidence de la Cour, précisant que cette dernière va poursuivre mardi l'interrogatoire des autres accusés. Des crimes graves et les actes de barbarie injustifiés « Rien ne pourrait justifier les crimes graves et les actes de barbaries » commis à l'encontre des victimes du démantèlement du camp Gdim Izik en 2010, a affirmé, lundi à Salé, M. Jean- Yves De Cara, professeur à la faculté de droit à l'université de Paris. « Il y a une tendance à vouloir faire de ce procès un procès politique, mais il faut toujours revenir à l'objet de cette affaire qui est criminel », a-t-il déclaré à la MAP, au terme de la 8è audience. Ce sont des « crimes graves », a-t-il renchéri, en jugeant « inacceptable » le fait d'égorger des membres des forces auxiliaires désarmés, d'écraser des personnes et de jeter des bombes incendiaires. « Des personnes ont été traitées d'une manière absolument sauvage, barbare, et des actes atroces ont été commis qui sont des crimes graves », a-t-il ajouté, notant que « dans certaines juridictions internationales, on poursuit en des termes sévères quels que soient les motifs qui ont pu les inspirer ». Evoquant le déroulement du procès, M. De Cara a estimé que le président de la Cour « a une tâche difficile qu'il s'efforce de l'assurer avec beaucoup de maîtrise, en respectant les grands principes d'un procès juste et équitable », précisant que « même dans certains tribunaux européens ou ailleurs, les accusés ne peuvent pas jouir d'une telle liberté de propos et de formulation des demandes ».