Quarante ans après, l'Uruguay s'est offert le droit de retrouver les quarts de finale de la Coupe du monde en éliminant la Corée du Sud (2-1), dominatrice mais malheureuse sous le déluge, grâce à un doublé de Suarez, samedi à Port Elizabeth. Quand ce n'est pas Forlan qui brille, c'est donc un autre... Luis Suarez, l'attaquant de l'Ajax Amsterdam, a propulsé la Celeste en quart de finale, grâce à un doublé salvateur et notamment un deuxième but magnifique à dix minutes de la fin. En enroulant magistralement sa frappe du droit pour tromper Jung Sung-ryong, Suarez a douché les espoirs sud-coréens (2-1), pourtant revigorés depuis la mi-temps et l'impressionnant déluge qui s'est abattu tout au long de la seconde période sur le Nelson Mandela Bay Stadium. «Quand j'ai marqué le but de la victoire, c'était un sentiment incroyable. Une joie indescriptible. Je n'arrivais pas à y croire», s'est exclamé le buteur. Dès la 8e minute, seul Suarez avait compris que Diego Forlan, exilé sur l'aile gauche, allait délivrer une merveille de centre. Esseulé au deuxième poteau, il n'a eu qu'à profiter d'une sortie trop courte du gardien sud-coréen pour ouvrir le score (1-0). Avec ce succès, les joueurs d'Oscar Tabarez peuvent désormais sérieusement envisager de rejoindre dans l'Histoire leurs aînés de 1970, qui avaient poursuivi leur route jusqu'en demi-finale. Sans parler des glorieux anciens sacrés champions du monde en 1930 et 1950. Pour les Diables Rouges d'Asie, le sort est cruel: ils voient se briser leur rêve d'atteindre les demi-finales, comme en 2002, dans l'enceinte qui avait vu leur campagne 2010 démarrer de manière prometteuse contre la Grèce (2-0). Les Sud-Coréens pensaient sans doute avoir fait le plus dur en revenant au score sur une tête de Lee Chung-yong, plus prompt que le portier Muslera à s'imposer dans les airs (1-1, 68e). Mais il ont sans doute gâché auparavant trop d'occasions (Park, 51e, au-dessus) et bien mal géré de nombreuses situations favorables pour ne pas le regretter. «Quand la Corée du Sud a égalisé, ils ont joué en pleine confiance mais ils se sont aussi mis à reculer et on a su en profiter», a noté l'Uruguayen Suarez. La Celeste avait ses qualités de coeur et a repris le contrôle du match, se faisant toutefois une dernière frayeur, avec une occasion sud-coréenne repoussée sur la ligne. Mais, même si l'Uruguay a encaissé samedi son premier but dans la compétition, elle peut désormais voir très loin... Le sélectionneur de l'Uruguay, Oscar Tabarez, a reconnu que son équipe avait dû puiser au fond de ses forces pour arracher la qualification en quarts de finale samedi contre la Corée du Sud (2-1): «Notre victoire a été un combat», a-t-il commenté. Et d'ajouter que «C'était un match très dur à jouer. Notre victoire a été rendue plus belle par le football pratiqué par nos adversaires. Ils ont adopté différentes tactiques, jeu long, direct. Ils nous ont vraiment gênés. Ils ont insisté et ont imposé leur physique. Ils courraient partout et de manière réfléchie. Mon équipe a très bien réagi. On a essayé de faire mieux en seconde période mais on savait qu'on pouvait encaisser un but. L'équipe a montré du tempérament et de la classe. On a bien mieux joué dans les dix dernières minutes et le deuxième but est magnifique. La Corée du Sud a fait un match superbe, ils ont très bien joué. Peut-être que l'on a été très chanceux sur certains points, mais eux aussi parfois. Notre victoire a été un combat.»