L'approche du gouvernement et surtout celle du département en charge de négociation avec la commission du secteur public est fortement pointée du doigt par les trois organisations syndicales (UMT, FDT, UNMT) qui ont décidé de suspendre les travaux dedite la commission. Pour cause souligne Mme Samira Raîss, membre du Bureau National de l'Union Syndicale des Fonctionnaire affiliée à l'UMT, bien que l'agenda ait été arrêté préalablement aucune avancée n'est enregistrée. Pire encore regrette-t-elle, le gouvernement manque de visibilité et veut tout reporter au prochain exercice budgétaire. Al Bayane : pourquoi les trois centrales syndicales ont décidé de boycotter les réunions de la commission du secteur public et suspendre les négociations du dialogue social ? Samira Raîss : la décision de la suspension des travaux de la commission du secteur public prise en concertation avec les trois représentations syndicales, à savoir l'Union syndicale des fonctionnaires affiliées à l'Union Marocaine du Travail (UMT), la Fédération Démocratique du Travail (FDT) et l'Union Nationale Marocaine des Travailleurs (UNMT) a été amplement réfléchie. C'est en effet la conséquence directe d'un long processus de laisser-aller de la part du gouvernement. Ainsi même si les deux parties ont déjà validé les points à inscrire à l'ordre du jour des négociations et que nos principales doléances syndicales sont connues et soumises depuis plus de quatre années déjà, le gouvernement refuse toujours de prendre les décisions nécessaires pour aller de l'avant. Donc par la force des choses, on se trouve dans un cercle vertueux qui ne mène nulle part et les réunions se succèdent sans le ministre de la modernisation des secteurs publics et le staff qui l'accompagne à chaque fois ne formule pas l'attention de répondre positivement à l'une des nos principales doléances. Justement, vos requêtes sont toujours maintenues, que propose concrètement le gouvernement ? Assurément, nos requêtes sont primordiales et on ne compte pas faire marche arrière sur aucune des trois doléances. Nous avons des engagements par rapport à nos bases syndicales. L'augmentation de 20% du revenu des fonctionnaires de la fonction publique et des administrations publiques figure parmi les priorités. C'est vrai que le gouvernement a présenté une étude relative à la structure des salaires mais cela reste insuffisant. D'ailleurs, il faut rappeler à ce titre que la réponse de l'Exécutif est rejetée par les syndicats. Le gouvernement préfère ajourner l'examen de ce point et le reporter jusqu'à la prochaine année budgétaire. L'on s'interroge donc pourquoi il a récemment décidé d'augmenter les salaires du corps de la sûreté nationale et réfute la notre. Le même traitement est valable concernant la doléance relative à la promotion exceptionnelle qui vise à mettre fin aux déséquilibres actuelles du régime de la promotion exceptionnelle. Le gouvernement refuse de donner des réponses précises malgré les différentes propositions formulées par les centrales syndicales. La révision du statut de la fonction publique n'est pas en reste. Quelle sera donc la prochaine étape ? Face à cette attitude qualifiée de négative de la part du gouvernement, les trois syndicats en question représentant la commission des secteurs publics ont décidé de suspendre toute réunion ou négociation avec le ministre en charge du dossier. Ce dernier est en manque de crédibilité par rapport au processus décisionnel et refuse de donner suite à nos doléances. L'heure est donc à la concertation avant de passer à l'étape suivante, celle d'un mouvement de protestation à l'échelle nationale. Le mois de septembre prochain promet d'être chaud.