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Restauration rapide : Les Marocains ont mal à leur alimentation
Publié dans Albayane le 03 - 04 - 2012

Depuis quelques années, le rythme de vie de notre population a sensiblement changé. Impression personnelle ou réalité ? Toujours est-il que nos concitoyens sont de plus en plus pressés, les comportements ont changé, les modes d'habillement aussi connaissent des changements, les coiffures et bien entendu notre mode alimentaire.
Les gens ont tendance à manger rapidement, c'est devenu un véritable problème dans la société où nous vivons et plus particulièrement au niveau des grandes villes. Si on prend l'exemple de la ville de Casablanca, nous constatons que nombreuses et nombreux sont les habitants de cette ville, les jeunes et les moins jeunes, des écoliers, des collégiens, lycéens, salariés et autres travailleurs des grands chantiers, des banques, assurances qui pour se restaurer à midi, par exemple, n'ont pas le temps pour se rendre chez eux et sont contraints de manger dehors.
A midi ce sont des dizaines, des centaines, des milliers d'individus de tous les âges qui affluent vers les épiceries, les Mahlaba, les gargotes, les pizzérias, les fast-foods, Mac-do … Le point commun de toutes ces personnes, c'est de calmer leur faim. Pour les uns c'est un sandwich au thon et sauce piquante, spécialité de nos épiciers qui se transforment en restaurateurs, ou pain et fromage plus une canette de boisson gazeuse, le tout est avalé en cinq minutes et le tour est joué. L'important pour l'épicier c'est que vous videz la place aux autres. Pour les autres, c'est une omelette avec un verre de thé, ou un sandwich de mortadelle avec un semblant de tomates, ou encore pain plus fromage rouge et un Danone que l'on peut déguster au niveau de la mahlaba.
Pour ces citoyens, ce type d'alimentation et ce mode de consommation représentent souvent leur ration quotidienne.
Ceux qui ont plus de moyens se permettent un sandwich chawarma avec frites et l'incontournable canette de boisson gazeuse.
D'autres vont au Mac do, à la Pzzéria du coin, c'est selon les moyens des uns et des autres, mais ce qui est clairement constaté, c'est que tous mangent vite et parfois debout.
Les habitants des grandes villes sont tellement pressés qu'ils leur arrivent parfois de ne faire qu'un seul repas par jour. C'est fou ce genre de comportement où l'homme n'est plus en mesure de s'alimenter convenablement. La cellule familiale est en train de changer, l'homme comme la femme sont pris par leur travail.
Autrefois, les femmes étaient dans leur grande majorité au foyer, aujourd'hui elles sont de plus en plus nombreuses à exercer des activités professionnelles qui les éloignent de leur domicile pendant toute la journée. Bien des couples qui quittent le domicile conjugal le matin à 6 ou 7 heure du matin ne se retrouvent que le soir à partir de 20 ou 21 heures.
Les femmes n'ont plus le temps de consacrer de longues heures à la préparation culinaire et en guise de repas, c'est souvent une omelette ou des spaghettis que l'on avale vite pour dormir et reprendre le lendemain le rythme infernal.
Un phénomène qui peut avoir de lourdes conséquences
A l'évidence, les comportements alimentaires (comme celui de manger vite) sont en train de changer, et cela peut contribuer à l'épidémie d'obésité.
D'après les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Maroc compterait 16 % d'obèses. C'est une étude relativement ancienne (2000) les chiffres sont certainement en progression constante. Du fait de l'urbanisation accélérée, qui a bousculé les modes d'alimentation, le contenu de l'assiette des Marocains a profondément changé. On est passé de plats traditionnels composés d'huiles légères, de céréales, de légumineuses et de légumes frais à une consommation plus fréquente de pain blanc, de produits laitiers, de sucres et de graisses ajoutées.
La bouffe rapide qui consiste à gagner du temps, mais au détriment de sa santé, n'est pas sans danger pour la santé.
Ce type d'alimentation non équilibrée et parfois mal conservée est à l'origine de plusieurs maladies, notamment les maladies cardiovasculaires, qui, faut-il le souligner, sont en constante augmentation au Maroc.
Il faut savoir que le facteur alimentaire est devenu actuellement la cause principale de plusieurs maladies, c'est le cas du diabète, de l'hypertension artérielle (HTA), cholestérol, obésité… Un excès de sel, un excès de sucre, un excès de graisse ainsi que des fritures avec une huile vieille et non renouvelée génèrent immanquablement ces maladies. Il est donc préconisé de préparer les aliments à la vapeur ou de les faire bouillir. Ci-dessous quelques exemples des dangers relatifs à la restauration rapide.
Dangers potentiels
de la restauration rapide
Un surpoids.
Des maladies cardiaques.
De l'hypertension artérielle.
Certains cancers comme par exemple la prostate, pancréas, ovaires, seins, utérus, poumons, intestins.
Du diabète, surtout gras.
Phénomène d'obésité.
Des troubles de la vésicule biliaire.
Une dépression.
Dans ces conditions, il ne faut pas hésiter à revenir à une alimentation plus saine, plus équilibrée. La promotion d'une alimentation saine et protectrice de la santé doit être consacrée comme une véritable culture du bien manger. C'est notamment le cas de la cuisine méditerranéenne.
Bienfaits de la cuisine
méditerranéenne
Les pays bordant la Méditerranée, bien qu'ils offrent des plats différents, utilisent les mêmes ingrédients pour les concocter. La consommation quotidienne et variée de ces ingrédients assure un bon fonctionnement de notre organisme et une plus grande espérance de vie.
L'huile d'olive est riche en acides gras mono-insaturés qui ont la propriété de réduire le taux de mauvais cholestérol).
Les poissons et les crustacés (anchois, merlan, rouget, sardine, moules, crevettes…riches en oméga 3, acide gras polyinsaturés qui a aussi la propriété de réduire le taux de mauvais cholestérol.
Les fruits et légumes frais (abricot, pêche, datte, aubergine, tomate, poivron…) sont riches en fibres, vitamines et minéraux, éléments qui ont presque disparu des aliments en conserve.
La viande blanche (lapin, poulet, agneau, …) est moins calorique que la viande rouge.
Les Méditerranéens consomment cette dernière en faible quantité
Les fromages de chèvre et de brebis sont plus maigres que les autres.
Les graines (noix, noisettes, amandes, …) sont riches en fibres, vitamines et minéraux.
Les céréales (blé, orge, riz…) sont la meilleure source de fibres, elles contiennent aussi des vitamines et des minéraux.
Les fibres réduisent le taux de mauvais cholestérol, stabilisent le taux de glycémie (important chez les diabétiques), améliorent le transit intestinal et procurent un effet de satiété, réduisant les risques de grignotage entre les repas.
Les oméga 3 sont des acides gras essentiels que notre corps ne fabrique pas et qu'il est donc important de puiser dans l'alimentation (poisson, huile végétale, noix…). Ils réduisent le taux de mauvais cholestérol, participent à la fluidité du sang et donc réduisent les risques de maladies cardiovasculaires. Ils agiraient même contre le stresse et l'anxiété.
Les antioxydants aident notre organisme à lutter contre le dépôt de cholestérol sur les parois des artères, et donc lutter contre les maladies cardiovasculaires. De plus, les antioxydants agissent contre le vieillissement cutané, la peau étant agressée par des radicaux libres liés au tabac et au soleil.
Nos aïeuls, nos grands parents et nos parents s'alimentaient mieux que nous, ils prenaient plaisir à être à table et ne connaissaient pas l'existence de certaines maladies qui sont aujourd'hui la cause de morbidité et de mortalité de nombreux citoyens qui sont pris dans la spirale de la vie dite moderne. Le manger vite associé au déséquilibre alimentaire peut représenter à la longue une réelle menace, un véritable problème de santé publique car ce sont des millions de nos concitoyens qui sont directement concernés par ce problème. Nous mangeons mal car on ne peut se permettre que les aliments bon marché, mais ce n'est pas uniquement une question d'argent mais aussi parce que les connaissances en nutrition d'une grande partie de notre population sont très limitées.
Il y a lieu d'informer, d'éduquer notre population concernant la composition des aliments, leur apport nutritionnel… toute une culture à développer et à enrichir, de façon à répondre aux besoins de l'organisme en quantités suffisantes et en fonction du budget des uns et des autres, mais aussi de ses goûts. Un grand travail d'information et de sensibilisation doit se faire pour le développement de ces connaissances chez un maximum de citoyens, en ciblant particulièrement les ménagères et les écoliers.
Nous avons besoin non pas d'une campagne d'incitation au Manger mieux, mais a des campagnes d'informations et de sensibilisation étalées sur le temps et le long terme pour espérer faire changer les mauvaises attitudes, réapprendre aux populations les avantages d'une alimentation équilibrée.
C'est à notre humble avis un travail qui ne nécessite pas de gros investissements mais qui sera très profitable pour les citoyens qui méconnaissent souvent les incidences d'une mauvaise alimentation.


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