Le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a souligné, mardi à Rabat, que 2011 a été une année “assez lourde” sur le plan financier, précisant que lors de cette période le déficit public s'est situé à 7 pour cent, en dehors des recettes générées par la privatisation. M. Jouahri, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, à l'occasion de la 1ère réunion trimestrielle du Conseil de Banque Al-Maghrib pour 2012, a noté que l'inflation s'est établie à 0,9 pour cent, tandis que les réserves de change ont baissé à 5 mois d'importation, ajoutant que le déficit commercial s'est creusé à fin février 2012, sous l'impact d'une hausse importante des importations pétrolières et des denrées alimentaires. Pour ce qui est des perspectives de croissance de l'activité économique en 2012, le gouverneur de l'Autorité monétaire a estimé qu'il s'agit d'”une année de sécheresse” . Visiblement, “les performances de 2012 sont inférieures à celles de 2011”, selon M. Jouahri qui a fait état d'une conjoncture internationale difficile aussi bien dans la zone euro qu'aux Etats-Unis. Il a expliqué, dans ce cadre, que “les organismes internationaux ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance en Europe, ce qui va impacter la demande extérieure vers le Maroc”. Le Conseil a également examiné “l'impact des tensions inflationnistes de l'extérieur qui sont atténuées, vu la situation en Europe”, a-t-il noté, ajoutant que l'analyse des évolutions monétaires fait ressortir une stabilité du rythme annuel de progression de M3 à 5,7 pour cent entre le 4ème trimestre 2011 et janvier 2012. Le taux annuel de progression du crédit bancaire s'est situé, quant-à-lui, à 10,6 pour cent en janvier 2012 après 8,1 pour cent au 4ème trimestre 2011, a-t-il rappelé, estimant que durant l'année en cours, l'inflation s'établirait à 1,7 pour cent et à 1,9 pour cent au 2ème trimestre 2013, alors que le taux directeur sera ramené de 3,25 à 3 pour cent. Par ailleurs, le Conseil a “convenu de fixer des objectifs volontaristes pour le financement des PME et des TPE”, selon M. Jouahri, qui a annoncé que la Banque centrale a “réservé 25 pour cent des facilités à trois mois” aux crédits consentis à leur financement. Il a, d'autre part, fait état de “l'engagement de Banque Al-Maghrib à toucher, en 2014, les deux-tiers des Marocains en matière de bancarisation, y compris Poste Maroc”, relevant, cependant, que “le monde rural reste sous-équipé” dans ce domaine. Lors de cette 1ère réunion trimestrielle du Conseil de Banque Al-Maghrib, les débats ont également porté, entre autres, sur l'éducation financière et la finance islamique.