L'enveloppe budgétaire consacrée à la région de l'Oriental par le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) dans le cadre de son plan décennal (2005-2014) de développement forestier s'élève à 267 millions de dirhams. Ce budget a favorisé la réalisation d'un certain nombre de projets intégrés tels le projet de Kebdana ayant permis la régénération de plus de 1200 Ha de thuya, la conservation de 1.200 m3 de sols et des eaux et l'ouverture de plus de 30 Km de pistes. Ces actions sont couplées à des initiatives de développement humain ciblant la population locale par la distribution de 2.400 plants et du matériel apicole. Au niveau de la province de Jerada, les actions entreprises ont permis la régénération de 950 ha de thuya, l'ouverture de 25 Km de pistes, la conservation de 1500 m3 de sols et des eaux et l'amélioration sylvopastorale sur une superficie de 250 ha. Dans la même optique de réhabilitation des équilibres écologique et de lutte contre la désertification, un projet d'aménagement des bassins versants de l'oued Hay et de l'oued Za est en cours d'opérationnalisation sur une surface de 221.000 Ha pour endiguer le phénomène de glissement de terrain et d'érosion, et ce par la végétalisation de 1.250 hectares et la construction de 1.550 m3 de barrières protectrices contre les inondations. Ces principales réalisations ont été présentées lors de la rencontre organisée par le HCEFLCD, jeudi à Oujda, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification sous le thème «Gérer durablement les espaces sylvopastoraux de l'Oriental, c'est contribué à la conservation de la biodiversité». Les exposés faits à cette occasion ont permis de dresser le bilan des réalisations en matière de lutte contre la désertification au niveau de l'Oriental et de mettre en exergue les pratiques de gestion durable des terres à travers un système rénové basé sur une lecture superposée de l'ensemble des conventions des Nations unies relatives aux changements climatiques, à la biodiversité et à la lutte contre la désertification, pour gérer globalement ces zones et sauvegarder leur biodiversité. Abordant la problématique de la désertification, les intervenants ont fait savoir que 93 % des terres au Maroc sont menacées par ce phénomène planétaire à des degrés différents alors que 37 % des terres où vivent près de 15 millions d'habitants sont très sensibles à la désertification. Le climat aride à semi aride qui s'étend sur 95 % du territoire national et la pression humaine (surpâturage, coupes intempestives de bois de feu, incendies de forêts, extension de l'agriculture sur terres marginales et techniques culturales inadaptées) sont les principales causes de ce phénomène complexe, ont-ils expliqué, notant que les Hauts Plateaux de l'Oriental (HPO) sont fortement menacés par la désertification. Pour remédier à cette situation, des projets dits de développement intégré ont été élaborés dans le but d'appuyer les réalisations sectorielles opérées dans le cadre du programme décennal et les autres programmes d'aménagement pastoral et agricole. Parmi ces projets figure le projet de lutte contre la désertification et la pauvreté dans les HPO qui rentre dans le cadre de la mise en Œuvre du Plan d'action national de lutte contre la désertification (PAN-LCD) et dont le coup d'envoi a été donné par SM le Roi Mohammed VI lors de la visite Royale dans la province de Figuig en 2009. Ce projet, cofinancé à hauteur de 25 % par le Fonds Mondial pour l'environnement (6 millions de dollars sous forme de don), vise notamment la réhabilitation des équilibres écologiques, l'amélioration de la productivité sylvopastorale sur une superficie de 3,8 millions d'hectares (provinces de Figuig, Jerada et Taourirt) et la promotion du développement humain à travers la promotion des activités génératrices de revenus au profit de la population bénéficiaire (environ 61.000 habitants). Les débats engagés lors de cette rencontre ont porté, entre autres, sur la stratégie de développement des plantes aromatiques et médicinales, l'aménagement et la gestion sylvo-pastorale des nappes alfatières de l'Oriental, le développement des coopératives comme vecteur d'intégration et d'adhésion des populations aux principes de la gestion durable des terres, l'accord tripartite signé par le HCEFLCD et les ministères de l'Agricultures et de l'Intérieur, en plus du bilan du PAN-LCD et les premiers éléments de son actualisation en vue de son adaptation aux spécificités zonales. La rencontre a été marquée aussi par la signature d'une convention de partenariat entre la direction régionale du HCEFLCD et une coopérative féminine. L'objectif escompté est la protection des ressources végétales et la valorisation des produits d'alfa.