Les cimaises d'Almazar art Gallery de Marrakech accueillent les récentes œuvres de l'artiste peintre Souad Byad, le 19 mars prochain. À travers une vingtaine de tableaux, l'artiste braque les lumières sur un sujet d'actualité ; celui des souffrances endurées par les migrants. Grâce à sa sensibilité picturale, Souad met les couleurs sur les maux de l'humanité, sa souffrance et le malaise de toute une génération en proie à des guerres. «Je me suis toujours demandé à quel point il fallait avoir le cœur endurci pour s'autoriser à embarquer des enfants, des femmes dans une pareille aventure. «La souffrance, la misère, la peur, l'humiliation vous poussent à partir pour un ailleurs meilleur. Mourir vaut mieux qu'une vie amère. Au moins, celui qui meurt gagne une tombe pour lui tout seul et peut enfin avoir un peu d'intimité», souligne l'artiste. Et d'ajouter : «mes sentiments les plus profonds répondent à des besoins d'espace, de contact, de rupture, d'espoir ..... Mes derniers travaux m'apaisent, me consolent et me questionnent. Ils me permettent de dégager des émotions enfouies qui me laissent percevoir une lueur d'espoir». C'est à travers la peinture, la matière et les formes que l'artiste s'exprime et dénonce entre autres la réalité quelque fois amère. Pour elle, la peinture est un lieu d'aveu. «Des étoiles apparaissent lorsque le soleil se couche...Le tableau me regarde ; elle est plein d'yeux. Tous ces êtres qui s'enroulent se mélangent ; une scène où des mains émergent pour appeler à l'aide. Des larmes coulent en silence», précise Souad Byad. Les couleurs chaudes et les corps noyés dans le labyrinthe du non sens interpellent et invitent à trouver de nouveaux horizons de pensées, voire d'autres issues au destin de toute une humanité.