Les femmes, une denrée rare dans les conseils d'administration (CA). Sur les 11% d'administratrices que comptent les CA des sociétés cotées au Maroc, une seule femme est à la tête d'une société cotée en Bourse. Il s'agit de Meriem Bensalah Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises au Maroc (CGEM). Détails. Dans le cadre des festivités de la journée internationale de la femme, la bourse de Casablanca a fermé ses marchés et ouvert ses portes aux femmes mardi dernier, à l'instar de 34 autres places financières dans le monde. L'évènement organisé sous le signe «Ring the bell for gender equality» a drainé l'élite des administratrices marocaines...L'occasion de se pencher sur quelques bilans qui, sans surprise, dépeignent un tableau noir en matière d'égalité de genre au Maroc. «Au Maroc, les femmes représentaient 11% des administrateurs des sociétés cotées en bourse en 2013», a confié Karim Hajji, directeur général de la bourse de Casablanca. Un chiffre inférieur par rapport à d'autres pays comme la France et la Grande Bretagne où ce chiffre est fixé à 34%. Le tableau serait plus noir qu'il ne paraitrait. En effet, le Maroc ne compterait qu'une femme à la tête d'une société cotée en bourse. «Aujourd'hui, je suis la seule femme à diriger une société cotée en bourse. Ce n'est pas normal», s'est exclamée la patronne des patrons, également présidente des eaux d'Oulmès. Bien plus, selon un rapport de la banque mondiale évoqué par la présidente de la CGEM, il faudrait 70 ans pour rattraper les écarts salariaux entre hommes-femmes. Si le nombre de femmes dans les CA évolue, quoique lentement, on assiste surtout à «la désolidarité et la concupiscence entre elles», ce qui met à mal davantage leur représentativité, se désole Meriem Bensalah. Pour les administratrices présentes à la bourse de Casablanca, il est plus que temps de renverser la donne. Selon Joumana Cobein, chef du bureau Maghreb de la société financière internationale (SFI), «il faudrait faire avancer la clause de l'égalité dans le secteur privé». Si le nombre croissant des femmes dans les CA est un signal de bonne gouvernance, pour Joumana Cobein, «il ne s'agit pas de procéder seulement par une approche de quota mais de mettre en place une vraie politique volontariste pour l'égalité de genre au sein des conseils d'administration». Selon le directeur général de la bourse de Casablanca, la place financière compterait aujourd'hui 50% de femmes parmi ses effectifs contre 38% en 2012.