La réaction vigoureuse du gouvernement marocain suite aux propos outrageux et insultants du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon, sur la question du Sahara, lors de sa récente visite dans la région, est à la hauteur de l'impair commis par le chef de l'ONU à l'égard du Maroc et des Marocains. En effet, c'est la première fois dans les annales des Nations Unies qu'un haut responsable du Palais de verre à New York utilise le vocable «occupation» pour désigner la récupération par le Royaume de ses provinces du Sud à la faveur d'une Marche inédite de ses fils, en 1975, pour abattre des frontières fictives érigées par les colonisateurs. De deux choses l'une : Ou le Secrétaire général de l'ONU fait preuve d'une ignorance coupable de l'histoire de ce territoire et de toutes les résolutions onusiennes qui encadrent le conflit. Dans ce cas, sa gaffe est inexcusable car il assure une haute fonction à la tête d'une organisation planétaire, qui réclame objectivité, neutralité et rectitude. Ou bien il a été manipulé de manière diabolique par ses hôtes algériens, qui maîtrisent bien cet art et dont il a repris, mot pour mot, la terminologie désuète répétée jusqu'à satiété par les sbires du régime et leurs marionnettes polisariennes. Toutefois, cette dernière thèse semble la plus plausible tellement les services algériens ont développé, depuis le déclenchement du différend, une «expertise» notoire à coup d'attachés cases bourrés de pétrodollars et ce, depuis l'épisode d'Edem Kojo, ancien secrétaire général de la défunte OUA. Jamais un Secrétaire général de l'ONU n'a outrepassé ou travesti les termes définis par le Conseil de sécurité pour parler du différend autour du Sahara Marocain. A moins d'un an de la fin de son mandat, Ban Ki Moon aurait fait le choix, inconsciemment ou délibérément, de heurter les sentiments de plus de 33 millions de Marocains en insinuant, à partir d'Alger, qu'ils ne sont pas chez eux au Sahara. Ce faisant, Ban Ki Moon met les pieds dans le plat d'une question qui fait l'unanimité des Marocains, Roi, gouvernement et peuple. C'est cette réalité, ancrée au plus profond des cœurs de tous les Marocains et que le SG de l'ONU ne peut en aucun cas ignorer, qui donne toute son épaisseur et sa profondeur à la réaction vigoureuse, tranchante et sans appel du gouvernement du Royaume du Maroc. Néanmoins, le gouvernement du Maroc inscrit sa réaction dans le cadre de ses responsabilités au plan international et de ses engagements pris solennellement pour œuvrer à une solution à ce différend artificiel, une solution qui garantit le retour des séquestrés sahraouis à la mère patrie dans la dignité et qui épargnera à la région les affres de la division et de l'insécurité. Le Royaume demeure convaincu que la proposition d'autonomie répond largement au besoin des sahraouis de gérer leurs propres affaires et de jouir de leurs pleins droits, à l'instar de l'ensemble des composantes de la société marocaine unanime et indivisible. C'est cette posture responsable du Maroc qui le pousse à croire que les propos de Ban Ki Moon constituent des «dérapages verbaux» dont l'auteur se doit de rectifier en toute urgence. Le gouvernement marocain ose espérer que le «lapsus» de Ban Ki Moon en est effectivement un et ce, pour de ne pas compromettre, voire stopper, la mission de facilitation du processus onusien de résolution du conflit. Encore une fois, dans cette crise, la position du Maroc est celle d'un pays responsable qui ne se laisse pas faire mais qui garde espoir de voir le chef d l'ONU se ressaisir et recadrer ses propos, loin de toute manipulation qui mettrait en péril l'avenir de la région. Il est de son devoir de se pencher au plus vite et de manière sérieuse et responsable sur la question. Sa mission : remettre sur les rails le processus onusien, dans la neutralité, l'impartialité et l'objectivité qui ont toujours marqué la posture de ses prédécesseurs et dans le respect des paramètres définis par le Conseil de sécurité.