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«Mon intérêt pour l'art culinaire est motivé par les exigences des traditions de ma famille»
Entretien avec la poétesse, artiste et écrivaine amazighe, Fatima Amahzoune
Publié dans Albayane le 27 - 01 - 2016

Native de la ville de khénifra, Fatima Amahzoune est artiste peintre autodidacte, poétesse et écrivaine. La nature et son séjour en France demeurent des sources d'inspiration pour l'artiste.
Auteurs deux livres d'art culinaire : un premier intitulé «une berbère à l'œuvre culinaire» édité en 200, un deuxième s'intitule «la cuisine Amazigh du Moyen Atlas» en cours d'impression , ainsi que autre livre d'histoire sur la vie du martyr, Moha Ouhammou Zayani en cours d'impression. «J'ai tenu à témoigner par écrit sur la vie de Moha Ouhammou parce que l'écrit persiste à l'oublie d'autant plus qu'il n'y a aucun écrit sur la vie familiale de Moha Ouhammou», souligne Fatima Amahzoune.
Al Bayane : En guise de présentation, et pour éclairer nos lecteurs, qui est Mme Fatima Amahzoune?
Fatima Amahzoune : Mon parcours scolaire a commencé par l'école primaire, collège et lycée jusqu'au baccalauréat au sein de la ville de khénifra. J'ai rejoint la ville de Mekhnès pour des études en informatique de gestion au sein d'une école française d'enseignement technique et puis après la ville de Fès pour une formation au centre de formation administratif relevant du ministère de l'intérieur. Je suis artiste peintre autodidacte. Il est très difficile de parler de soi, cela évoque pour moi un certain narcissisme. Je pense qu'il revient aux autres de nous juger comme l'entourage, les amis et la société.
Vous êtes peintre, poète et artiste, quelles sont les sources de votre vocation et de votre inspiration ?
Les sources de ma vocation et de mon inspiration sont diverses : d'une part j'ai grandi dans un milieu qui est en relation permanente avec la nature, notamment, les sources, les lacs, les rivières, le cèdre et la verdure qui sont symbole essentiel de la pureté, de la beauté et de la sérénité et qui ne peuvent donner qu'une bonne inspiration. D'autre part j'avais la chance de passer un long séjour à Paris qui m'a permis de visiter les musées d'arts de la France les plus renommés. Ainsi, j'ai visité à diverses reprises le musé du Louvre, du Quais d'Orsay, des Invalides, de Versailles, de Malmaison pour me limiter à l'Ile de France et, au-delà, j'ai également visité les musées de différentes villes comme le musée d'Anjou qui renferme les tapis de l'Apocalypse qui sont une merveille. La France étais une occasion qui ma permis de voir de visu les différents mouvements picturaux comme l'impressionnisme, l'expressionnisme, le cubisme, le Rococo, le romantisme...des grands peintres comme Degas, Van Gogh, Picasso, Matisse, Manet, Monet, Gauguin et la liste est très longue. C'est ce qui fait d'ailleurs la fierté et la richesse de la culture française.
Qu'est ce qui a motivé votre intérêt pour l'art culinaire ?
Mon intérêt pour l'art culinaire est forcément motivé par les exigences des traditions de ma famille qui, lors des réceptions, exigent de la générosité et une certaine finesse dans la présentation des repas. Et dans le cadre de la diversité et pour répondre également à ces exigences, j'ai toujours accordé de l'importance à l'art culinaire en inventant des recettes comme quelques unes publiées dans mon livre intitulé « une berbère à l'œuvre culinaire » ; édition OKAD. Ceci dit, quand on est attentionné à ces hôtes, on essaye involontairement dans la mesure du possible, de les surprendre en inventant des plats succulents et délicieux qui feront leur admiration. D'autant plus que dans le domaine de l'art culinaire les inventions ne tarissent pas et elles permettent beaucoup de combinaisons comme dans le domaine des couleurs. Il suffit de savoir amalgamer pour réussir une belle recette qui enchante les papilles de ses hôtes, de sa famille et de ses amis.
Que peut apporter votre ouvrage sur la cuisine amazighe du Moyen Atlas ?
Mon ouvrage sur la cuisine amazigh du Moyen Atlas ne peut être qu'une richesse au palmarès de celles que regroupe la culture amazighe qui est un patrimoine marocain très important. Cet écrit permettra la conservation d'une fresque menacée de perdition de nos jours de part le mode de vie très rapide et moderne que connait la planète et l'avalanche des émissions culinaires véhiculées dans les réseaux sociaux et par le biais de la télévision.
Pourquoi avez-vous tenu à témoigner par écrit sur la vie de votre grand père Moha Ou Hammou Azayyi ?
J'ai tenu à témoigner par écrit sur la vie de Moha Ouhammou parce que l'écrit persiste à l'oublie d'autant plus qu'il n'y a aucun écrit sur la vie familiale de Moha Ouhammou. Cette initiative rapprochera plus ce personnage historique aux lecteurs pour le connaitre d'avantage. Je pense qu'il est de mon devoir de porter la lumière sur l'un des symboles de la résistance que quelques uns confondent avec l'un de ses fils, notamment, le Pacha Hassan. Mon grand père n'a jamais été photographié et c'est ce qui fait, d'ailleurs, la particularité de sa personne. J'ai aussi la chance d'être la fille du plus petit des fils de Moha Ouhammou, ce qui m'a permis de regrouper plusieurs témoignages de la bouche de ma grande mère, épouse de Moha Ouhammou, qui a tout transmis à ma mère et à mes grands frères. Une source importante et crédible.
Que vous apporte la poésie ?
La poésie est une forme qui me permet de m'exprimer après mes moments de méditations. J'aime sa beauté et la cohésion de ses vers ainsi que sa musicalité qui fait rêver car le rêve est un soulagement.
En tant qu'amazighe, quelle valeurs prônez vous pour notre pays ?
Les valeurs que je prône pour notre pays sont ceux de la paix, de la compréhension, de la solidarité et de la modernité et l'ouverture.
Votre dernier mot ? Je souhaiterais que notre pays baigne toujours dans la paix et la prospérité pour créer un climat favorable à tous les artistes et les amateurs de l'art pour créer encore d'avantage des merveilles qui nourrissent l'âme.


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