La période transitoire fixée pour accompagner la libéralisation des prix de vente des produits pétroliers est en marche. Elle est suivie par la mise en place d'un comité de veille chargé du contrôle et de la fixation du prix de référence et des niveaux de marge de gain jugés acceptables pour les distributeurs. La libéralisation des prix des hydrocarbures entrée en vigueur le 1er décembre courant sera accompagnée par une série de mesures à même de garantir une concurrence saine dans le secteur de la distribution des produits pétroliers, une qualité conforme aux normes et standards en place et surtout un prix reflétant la vérité des cours sur le marché international loin de toute entente sur les tarifs. La mise en place du comité de veille pour contrôler au quotidien les prix de vente des produits pétroliers sur les marché internationaux s'inscrit dans ce cadre, souligne Mohamed El Ouafa, ministre délégué chargé des affaires générales et de la gouvernance. Dans une réponse à une question orale à la 2e chambre, le ministre a également précisé que ce comité a également pour mission de définir le prix référentiels des carburants et la marge de gain logique des sociétés et des stations distributrices de carburants. Il a, d'ailleurs, rappelé que le gouvernement avait pris une décision obligeant les sociétés distributrices à afficher les prix de vente et l'adoption de l'essence de type 10 Ppm au lieu de celui de 50 Ppm ainsi que la fixation des prix maximums à ne pas dépasser. La mise en place de ce comité de veille est justifiée tant que le texte pour légiférer la libéralisation des prix du carburant n'existe pas...le pétrole étant une matière stratégique pour l'économie nationale et ayant un impact direct sur la vie au quotidien (transport), explique M'Hammed Grine, membre du Conseil de la Surveillance du PPS. Cela nécessite, selon lui un encadrement légal qui puisse permettre à l'Etat d'avoir les outils juridiques pour intervenir dans le secteur et éviter toute entente. Néanmoins, Grine reste convaincu qu'à part les prix encadrés, le contrôle des prix n'existe plus. Autrement dit, le pétrole va être une marchandise comme toutes les autres. De l'avis de notre interlocuteur, le rôle et l'utilité du comité de veille des produits pétroliers devraient se limiter dans l'observation du comportement du marché, en d'autres termes, s'assurer si le marché réagit de manière saine et normale au lieu de suivre l'évolution du prix par rapport au prix de référence ou par rapport aux marges. Le comité de veille, estime Grine, doit fournir les éléments d'information pour permettre au gouvernement d'intervenir, rectifier le tir et prendre les décisions qui s'imposent en cas d'abus ou d'entente entre les distributeurs. La mise en place de ce comité de veille devrait aussi s'assurer que les règles de la concurrence sont respectées car la concurrence ramène au juste prix, confirme-t-il, avant de rétorquer que souvent, ce jeu n'est pas respecté ! Pour Grine, une bonne gestion de ce secteur devrait amener le gouvernement à réfléchir sur la diversification et la multiplication des zones de stockages (Agadir, Tanger, EL Jadida, Nador) mais aussi à multiplier le nombre de raffineries en plus de celle de Jorf Lasfar. Il serait autant utile d'ouvrir une 3e raffinerie à côté du port de Nador pour servir toute la zone de l'Oriental et pourquoi ne pas imaginer une autre raffinerie dans la région d'Agadir. L'idée est de se positionner dans le cadre d'un partenariat public/privé pour se lancer dans une telle expérience et faire du Maroc un hub de raffinage pour l'Afrique de l'Ouest et l'Europe du Sud. Un créneau qui pourrait être envisagé pour notre pays dans le cadre de son industrialisation, conclut Grine.