L'Affaire de la Samir continue de faire l'actualité. Les décisions des uns et des autres se font attendre à l'approche de la date fatidique du 15 novembre courant prévue pour l'activation de l'opération d'augmentation du capital d'un montant de 10 milliards de dirhams. L'opération de saisie des biens de la société que devait effectuer la douane le 30 octobre passé n'a effectivement pas eu lieu comme nous l'avions annoncé. Al Amoudi aurait demandé le même délai, à savoir la mi novembre pour pouvoir débloquer un premier montant de cinq milliards de dirhams et honorer le reste en 2016. Pour mieux faire, le gouvernement se penche actuellement sur cette nécessaire restructuration du secteur des hydrocarbures avant le début de l'année prochaine programmée pour être celle de la libéralisation totale des prix de vente des produits pétroliers, hormis le gaz butane. Al Amoudi serait-il au rendez-vous et tiendra-t-il ses promesses pour éviter la mise en faillite de la Samir ? Rien n'est pour le moment sûr. Les pronostics des analystes restent brouillés par les suppositions intentionnelles des principaux actionnaires de la raffinerie de Mohammedia. Certes, la dernière Assemblée générale extraordinaire tenue le 16 octobre avait validé la décision d'augmentation du capital de l'ordre de 10 milliards de dirhams, mais le chantage est toujours de mise. Certains assurent que le groupe Corral veut par tous les moyens minimiser son engagement dans cette affaire de crise de la Samir. D'autres pensent même que le groupe n'envisage pas de financer une affaire à perte et qu'il exigera la participation d'autres actionnaires pour supporter la perte. Ceci dit, la date butoir fixée pour le 15 courant donnerait plus de visibilité sur les différentes scénarii de dénouement du dossier de la Samir en cessation d'activités depuis le 5 août 2015. Le gouvernement veut aussi bien faire et soigner les failles réglementaires d'un secteur stratégique, en l'occurrence le secteur pétrolier. Le dernier Conseil de gouvernement avait été consacré en partie à l'étude du projet de loi sur les hydrocarbures confectionné par le ministère de tutelle. Le projet en question veut organiser toutes les activités liées aux produits pétroliers. Le projet de texte veut cadrer les importations, les exportations, le raffinage, les conditions de stockage, de distribution et d'approvisionnement des produits pétroliers. Le projet de loi veut également renforcer les mesures et les instances de contrôle et de supervision des opérateurs du secteur avec, en même temps l'obligation pour ces derniers de servir le marché national en priorité et de respecter le rapport qualité-prix des produits distribués localement. Aussi, les organes chargés du contrôle pourront réprimer les fraudes par l'instauration des amendes financières ou la suspension provisoire ou définitive de «l'agrément des opérateurs mettant à la consommation des produits non conformes». Le projet de loi propose par ailleurs la mise en place des laboratoires d'analyse ou des organismes extérieurs pour certifier la qualité des différents produits pétroliers. C'est un beau ménage que veut amorcer le gouvernement dans son secteur des hydrocarbures avant cette libéralisation totale des prix de vente des produits pétroliers qui aura lieu d'ici la fin de l'année en cours.