Le Maroc a pris une longueur d'avance en matière de croissance verte, comparativement aux pays de la région MENA, à travers le développement de plusieurs projets portant sur les énergies renouvelables, a relevé, vendredi à Rabat, la Directrice des opérations, département Maghreb dans la région MENA, auprès de la Banque mondiale (BM), Mme Marie Françoise Marie-Nelly. «Le Maroc dispose de plusieurs atouts comparativement aux pays de la région MENA en matière de croissance verte, en établissant des ambitions très claires dans le domaine des énergies renouvelables», a relevé Mme Marie-Nelly, dans un entretien accordé à la MAP, en marge d'une rencontre de presse consacrée à la présentation de la stratégie de la BM dans la région MENA et dans le Maghreb. La responsable de la BM a aussi souligné que la Banque accompagne le pays dans la construction d'une centrale solaire à Ouarzazate en collaboration avec l'Agence Marocaine pour l'Energie Solaire (MASEN), appelant les pays d'Afrique subsaharienne qui espèrent aller de l'avant dans ce domaine à s'inspirer de l'expérience marocaine qui commence à porter ses fruits. Elle a, en outre qualifié le Maroc de «visionnaire», quant à son approche africaine qu'il ne cesse de consolider à travers les différentes manifestations et dans les différents secteurs d'activité. «Tout le monde s'accorde à dire que l'Afrique subsaharienne est la nouvelle frontière, ainsi le Royaume a été tout à fait visionnaire», a-t-elle relevé, notant que la croissance est prometteuse dans ce continent qui compte près d'un milliard de population. Mme Marie-Nelly a, ainsi, souligné que l'Afrique regorge de grandes potentialités, précisant que des partenariats gagnant-gagnant sont envisageables dans plusieurs domaines notamment l'éducation, la santé et l'échange du savoir-faire. Sur le plan national, la Directrice Maghreb auprès de la Banque mondiale n'a pas manqué de se féliciter des réformes institutionnelles entreprises par le Maroc, en mettant l'accent sur la Loi organique des finances lancée formellement par le gouvernement lors d'un séminaire d'appropriation organisé mercredi dernier à Skhirat. «Cette nouvelle loi permet de redéfinir l'allocation des ressources et de dynamiser la gestion des secteurs avec des budgets alliés à la performance», a expliqué la responsable de la BM, ajoutant qu'il temps de passer à une mise en œuvre véritable et opérationnelle des réformes législatives et institutionnelles. Elle a précisé, à titre d'exemple que, le conseil de la concurrence se doit de jouer pleinement son rôle en tant que levier qui favorise «la simulation de la concurrence auprès des opérateurs économiques». Le gouvernement a mis en place une feuille de route ferme de manière à ce que les différents secteurs puissent se mettre en ordre de marche et utiliser les nouvelles législations comme outil d'aide à la décision, d'allocation de ressources et de mise en œuvre effective des politiques, a fait remarquer Mme Marie-Nelly. S'agissant des interventions de la BM dans le domaine social, la responsable a relevé que l'organisme travaille sur la qualité de l'éducation et des services de santé, faisant savoir qu'un programme en la matière est en cours de démarrage tandis qu'un second est en cours de préparation. La Directrice Maghreb auprès de la BM a, aussi, mis l'accent sur la promotion des conditions sociales des citoyens à travers le renforcement des efforts réalisés dans les zones défavorisées en faveur de la population vulnérable, pointant du doigt certains problèmes relatifs à la création d'emploi pour les jeunes qui requièrent, selon elle, un effort constant et structuré en matière de réformes structurelles et d'interventions locales. Mme Marie-Nelly a, par ailleurs, précisé que la Banque soutient le Maroc dans sa propre vision visant à devenir un pays émergent, affirmant que le Royaume constitue un partenaire privilégié dans la région MENA. Depuis le 1er juillet 2015, Mme Marie Françoise Marie-Nelly dirige les opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte, après quatre ans dans les mêmes fonctions au Nigéria. Elle a exercé, depuis son arrivée à la Banque mondiale en 1994, de multiples fonctions et s'est notamment consacrée aux domaines de la restructuration des entreprises publiques, au développement du secteur privé, à l'intégration régionale et à la gestion du secteur pétrolier. La responsable a été, entre autres, directrice des opérations pour les deux Congo (Brazzaville et RDC) entre 2008 et 2011, directrice du programme du Groupe de la Banque mondiale pour le projet de développement pétrolier et d'oléoduc entre le Tchad et le Cameroun de 2004 à 2007 et directrice du programme d'intégration régionale en Afrique entre 2000 et 2004.