«C'est peut-être ça qu'on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir», Louis-Ferdinand Céline dans Voyage au bout de la nuit. La sortie en salles de «The Narrow frame of midnight», premier long métrage de la talentueuse Tala Hadid, vient nourrir une veine essentielle de la filmographie marocaine : Le film d'auteur qui s'assume, jusqu'au bout, avec l'art et la manière. C'est la rencontre d'un scénario très économe et une mise en scène qui vacille habilement entre contemplation et introspection qui donne toute sa force au film et lui permet de remplir (malgré quelques minimes maladresses) une part importante de son contrat. Quand la vérité de l'œuvre se confond avec la vérité du style, illustrant ce qu'E. A. Poe a appelé « la majestueuse route royale de la consistance».