Humble, Shah Rukh Khan se dit reconnaissant et inquiet de ne pas être à la hauteur de l'hommage qui lui a été rendu, il vit pour faire sourire les gens, il préfère Bollywood à Hollywood et il rêve de faire du cinéma indien un cinéma mondial. Lors d'un point de presse à l'occasion de l'hommage qui lui a été rendu par cette onzième édition du FIFM, la super star indienne Shah Rukh Khan a partagé ses émotions, sa passion et ses ambitions avec nous. Que représente pour vous l'hommage qui vous a été rendu par le Festival International du Film de Marrakech (FIFM) ? Je dois dire que l'expérience que je vis au Maroc me bouleverse dans une certaine mesure ,je ne suis pas sûr d'être à la hauteur de l'hommage qui m'est rendu mais en tout cas je suis très reconnaissant. Je me sens très humble. Même si je sais que le cinéma indien est très apprécié au Maroc, l'hommage personnel qui m'est rendu me va droit au cœur. Vous aviez l'air tellement surpris de voir les gens vous réserver un si grand accueil. Vous attendiez-vous à moins ? Je suis désolé de donner cette impression. Au fond je dois vous dire que je ne suis pas surpris. Finalement c'est toute ma vie qui se joue là, cela fait 20 ans que je fais ce métier mais il y a quelque chose qui m'échappe, l'impact que peut avoir mon travail à travers le monde. Ça me touche beaucoup. Le fait que mon travail transcende les frontières de langue et de culture. J'ai su avec le temps que ma vocation n'était donc pas de faire des films, de chanter et de danser. C'est surtout un certain dépassement de soi. Sans vouloir paraitre présomptueux, quand les gens me donnent de l'amour je ne suis pas surpris, je suis très heureux mais pas surpris. Moi aussi je suis là pour leur donner de l'amour et je suis très heureux d'en recevoir en retour. Effectivement, c'est pour partager cette chaleur ensemble que j'ai tout à l'heure chanté, dansé et parlé aux gens sur la Place Jamaâ El Fna. Je ne suis pas ici pour le festival uniquement, j'ai une grande reconnaissance pour mon public et je dois la leur exprimer. Plusieurs acteurs rêvent de devenir des super stars « made in USA », et ça leur réussit. Vous, en revanche, vous avez choisi le cinéma indien. Aviez-vous caressé ce rêve holywoodien ? Je suis un homme qui vient d'une petite ville, mes rêves sont aussi des rêves assez modestes. J'aime faire le cinéma que j'aime. Je le fais depuis 20 ans et je travaille 20h par jour dans le but unique de donner le sourire aux gens. Je n'ai jamais fait ça ni pour l'argent ni pour la gloire. Si j ai ces choses là, c'est malgré moi je ne sais pas vraiment comment les retenir. Ce que je sais c'est que je suis heureux dans la vie que je mène avec ma femme et mes enfants qui , eux , sont heureux de me voir travailler comme je le fais, et je n'ai aucune intention de le faire ailleurs. J'ai effectivement des partenaires de cinéma en Inde qui rêvent d'aller à hollywood je suis sûr qu'ils y arriveront et que ça sera un grand succès pour eux. Mais moi, pour ma part je n'ai jamais caressé ce projet là. Ceci dit, vous travaillez souvent avec de grands studios américains. Ça m'est arrivé de travailler avec les grands studios, que ce soit Sony ou la Fox comme c'est le cas pour «my name is khan» qui a été projeté ce soir à Jamâ El Fna. Mais moi je n'ai pas envie d'aller à hollywood, ils n'ont pas besoin de moi, j'ai déjà 46 ans je pense qu'ils doivent avoir de bons acteurs de 46 ans et je n'ai franchement pas grand chose à leur offrir. De plus mon accent américain ‘ est pas très convaincant non plus. Ils se passent de moi et moi aussi je me passe volontiers d'eux puisque j'aime mon métier d'acteur, un métier que je peux faire chez moi. Je préfère rester avec mon peuple et mes enfants et de faire ce cinéma qui selon mon vœu le plus cher deviendra un cinéma mondial et international. Je dois vous dire qu'il y a dix ans je ne pensais pas que le cinéma indien aura un tel succès au Maroc, ni en Allemagne ni en Inde. Si je continue à garder la forme et paraitre suffisamment jeune pour continuer à incarner ce genre de rôle, je pense que je verrai le jour où c'est holywood qui voudra voir les films indiens et ce sera pas à moi d'aller là bas. En revanche si vous avez un film marocain à me proposer je suis partant de revenir le faire tourner dès demain.