En effet, il devra passer par Ounagha, Tlet El Henchane, Tafetachte, Sidi Mokhtar, Chichaoua, Zaouiet Sidi Mihil, Mejjat, Ait Bouleguerade, Guemassa, Berraka, Lalla Takerkoust, Aguergour, Asni, Ait Ali, Aguer Sioual, Taddart et Imlil, enchaînant ainsi une multitude de localités rurales ou de centres urbains émergents qui conservent encore les modes de vie, les cultures, les dialectes, les cuisines, les usages et les aspects authentiques du Maroc profond. Il devra s'attendre également à un grand moment de rencontre avec Dame Nature, qui se présente sur la terre du Maroc sous ses plus beaux aspects, étalant toute sa diversité et sa splendeur au fil de cette ascension. Une rencontre qui ne se fera pas sans aventure et sensations fortes, puisque l'alpiniste aura à affronter, en plus du mont Toubkal, d'autres sommets de plus de 4.000 m du Haut Atlas occidental, notamment l'Imouzzer (4.010 m), le Timesguida (4.089 m), le Ras n'Ouanoukrim (4.083 m), l'Akioud (4.030 m), l'Afella (4.043 m) et le Biguinoussene (4.002 m). Toutefois, c'est en pro que Matej Perkov mènera cette expérience, la première sur le continent africain pour lui. Selon un communiqué distribué en marge du lancement de cette aventure, ce membre du Club alpin «HPD Kapela», fondé à Zagreb en 1954, a à son actif de nombreuses ascensions en Croatie et dans une quinzaine de pays d'Europe parmi lesquels la France, la Suisse, l'Italie, l'Autriche, l'Espagne, l'Allemagne, la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, la Pologne ou encore la République tchèque. Auteur du livre «L'Alpinisme est un mode d'expression» (Planinarenje je nacin izrazavanja 2015), il a conquis tous les principaux sommets de Croatie, mais aussi le Mousala (2.924 m), point culminant des Balkans (en Bulgarie), et 16 sommets de plus de 4.000 m du massif alpin, dont la Pointe Dufour (4.634 m), point culminant de la Suisse et plus haut sommet des Alpes en dehors du massif du Mont-Blanc. Il est aussi le premier Croate à avoir gravi le Mont-Blanc (4.810 m) en solitaire en partant de Chamonix via la Mer de Glace, lit-on dans le document. Mais, loin d'être une simple aventure de plus pour un amoureux de l'altitude, qui chercherait, dans le meilleur des cas, à étoffer la liste de ses performances, le périple de Matej Perkov s'inscrit dans un projet de promotion touristique du Maroc, un pays dont il ne cache pas son admiration. «Le choix de ce projet est animé par ma volonté de relever le défi de gravir le plus haut sommet de l'Afrique du Nord, en partant du niveau de la mer, à Essaouira, une belle cité riche par sa tradition et son histoire et de découvrir le Maroc, qui est pour moi un beau pays», affirme Perkov à la MAP, au moment de son départ pour cette aventure. «Mon objectif est également de faire connaitre les atouts du Maroc en tant que destination touristique auprès de mes concitoyens, surtout en ce qui concerne sa richesse naturelle», ajoute-il. Sur ce registre, Perkov a les moyens pour toucher une large frange du public croate, ce qui lui a valu le soutien de l'ambassade de son pays à Rabat. «Lorsque j'ai été contacté par M. Perkov, un journaliste touristique et alpiniste qui a reçu cette année le prix Marco Polo, décerné par la Fédération internationale du journalisme de tourisme, j'ai été séduit par cette idée», déclare l'ambassadeur de la Croatie à Rabat, Zvonimir Frka Petesic, qui a assisté au lancement de cette aventure, ajoutant que «l'idée de cette expédition, parce qu'elle en est une, est très originale et très courageuse, car, contrairement à la plupart des alpinistes, il a choisi de partir du niveau de la mer, même si c'est à quelque 300 km, avec un chargement de 25 kg, tout en combinant alpinisme et réalisation d'un carnet de voyage». «C'est une idée qu'il faut soutenir parce qu'elle contribue au rapprochement de nos deux pays et à davantage de promotion du Maroc auprès du public croate, à travers les émissions que M. Perkov animerait et les carnets de voyage qu'il publierait en Croatie», a-t-il souligné. Ainsi, à travers les yeux vigilants et curieux de Matej Perkov, l'image du Maroc vert et culturel sera transmise au public croate et européen. Plus encore, c'est l'aspect humain du Royaume, terre de cohabitation et de paix, qui devra être véhiculé par ce travail, ce qui élèverait son initiateur au rang de passeur de civilisations.