ministre déléguée chargée de l'Eau, Charafat Afailal, a souligné la détermination du Royaume à poursuivre la construction des barrages, dont la réserve d'eau stockée à la faveur des dernières précipitations dépasse les 10 milliards de m3. «Le Maroc va certainement continuer à construire des barrages tant que c'est possible», a affirmé Mme Afailal dans un entretien publié par l'hebdomadaire «Le Temps». «Un total de treize grands barrages sont actuellement en cours de construction, avec une capacité totale de 2,6 milliards de m3, en plus d'un objectif de mobilisation d'un volume additionnel d'environ 1,2 milliard de m3 par an à l'horizon 2030», a-t-elle précisé. Elle a ajouté que le Royaume a intimement lié son développement économique et social à la maîtrise et à la valorisation de l'eau, affirmant que 128 grands barrages qui sont actuellement en service, totalisant près de 17,2 milliards de m3 de capacité, constituent le résultat de l'effort entrepris dans la mise en œuvre de la politique des barrages. Ces grands ouvrages hydrauliques contribuent de manière décisive à l'approvisionnement en eau des secteurs de l'eau potable, de l'irrigation et de la production énergétique, mais permettent également la protection contre les inondations de larges zones du territoire national, a-t-elle poursuivi. Elle a fait savoir que le Royaume a connu récemment des précipitations, qui ont permis aux barrages d'enregistrer des taux de remplissage satisfaisants. Elles «ont ainsi permis au taux de remplissage global des grands barrages de passer de 53.8 pc, le 20 novembre 2014, à 68.7 pc, le 9 décembre 2014, soit un volume d'apport d'eau de plus de 2,3 milliards de m3. La réserve d'eau stockée actuellement dans les barrages est de l'ordre de 10.8 milliards de m3», a relevé Mme Afailal. Malgré tous les efforts conçus pour améliorer l'approvisionnement en eau au Maroc, les ressources en eau sont inégalement réparties au niveau national, a-t-elle déploré, relevant qu'alors que les bassins du Sud sont souvent déficitaires, ceux du Nord enregistrent des déversements en mer. «D'où l'idée de transférer l'eau des bassins du Nord, bien mieux dotés en ressources hydrauliques, aux bassins du Sud, afin de soulager leur déficit, consolidant ainsi la solidarité nationale dans la gestion de l'eau», a assuré la ministre. Pour assurer la sécurité hydrique, l'économie et la bonne gouvernante dans le secteur de l'Eau s'avèrent incontournables et font partie des piliers du Plan national de l'Eau, a dit la ministre. Dans la perspective d'assurer une gouvernance efficiente et durable du secteur, ce Plan s'appuie sur la gestion de la demande en eau, dont les actions portent essentiellement sur l'économie et la valorisation de l'eau en irrigation, une gestion plus efficiente des réseaux de distribution et un usage économe de l'eau potable, touristique et industrielle, en plus de la prise en considération du facteur disponibilité de l'eau dans l'implantation des projets. Toutes ces mesures permettront, à l'horizon 2030, de réduire la demande en eau de plus de 2.5 milliards de m3, selon la ministre.