question de la renaissance se pose avec acuité en raison des retards, limites et régressions ayant entaché ce concept dans le monde arabo-musulman en l'absence d'un projet de développement intégré et aux contours précis, a affirmé, vendredi à Agadir, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Mme Soumia Benkhaldoun. "La réalité a certes changé quelque peu, mais la renaissance sociale ne s'est pas poursuivie en l'absence d'un projet intégré aux contours précis où l'être humain consciencieux et fortement qualifié est placé au coeur du processus du progrès et du développement", a souligné Mme Benkhaldoun à l'ouverture d'un colloque international placé sous le signe "l'université et la renaissance sociale: entre conception et réalité préconisée". Elle a souligné que le fait de préparer et d'outiller l'élément humain est devenu une question incontournable et une pierre angulaire dans toute entreprise de développement social qui doit passer immanquablement par le système de l'éducation-formation, particulièrement au regard de la place centrale que revêtent désormais la qualification des ressources humaines et la valeur du patrimoine immatériel. Mettant l'accent sur les efforts déployés par le Maroc en vue d'encourager l'innovation et de rendre à l'Université son lustre comme locomotive du développement social, elle a évoqué l'intérêt particulier que le ministère de tutelle a accordé aux aspects liés à l'offre pédagogique et à la recherche scientifique, notamment à la faveur d'un large programme de réformes. Parmi les mesures préconisées, elle a cité la révision des carnets pédagogiques et du contenu des manuels, la création d'une agence nationale d'évaluation de l'enseignement supérieur, le renforcement des infrastructures universitaires, l'élargissement de la capacité des amphithéâtres et la création de près de mille postes d'emploi dans les universités, en 2013, en vue de mieux étoffer le taux d'encadrement.Le ministère de tutelle, a-t-elle noté, a aussi abordé nombre de problèmes professionnels des enseignants, notamment celui du passage d'un statut à l'autre, la révision de la loi 01-00 relative à la recherche scientifique et la diversification de l'offre pédagogique à la faveur de l'encouragement de partenariats public-privé. Après avoir souligné l'importance de la révision et de la réactualisation de nouvelles priorités pour la recherche scientifique, dont la dotation s'élève désormais à 300 millions de dh, la ministre n'a pas manqué d'évoquer une batterie de mesures sociales au profit des étudiants, notamment la valeur des bourses qui est passée de 700 millions de dh en 2012 à près de 1.16 milliard de dh en 22015. Placé sous le signe "l'université et la renaissance sociale: entre conception et projet escompté", ce 11ème colloque international des journées pédagogiques est initié par la Faculté des lettres et des sciences humaines d'Agadir et le Forum national de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique en partenariat avec l'Institut mondial de la pensée islamique. Le programme prévoyait une série de conférences et d'exposés animés par un parterre de chercheurs, experts et intervenants marocains et étrangers qui devaient débattre, deux jours durant, de thématiques articulées autour de cinq séances portant sur "l'université et la renaissance de la société", "disposition de la société et efficacité de l'université", "la recherche scientifique et les questions sociales", "les formations universitaires et la construction de la société de la renaissance" et "évaluation des expériences universitaires en matière de recherches et de formation".