Le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail a souligné que la réussite de la lutte contre le travail des petites bonnes et les violences qui leur sont faites requièrent une approche globale dans le traitement des dossiers de l'enfance en général et la participation de tous les partenaires. Lors d'une intervention à la Chambre des Conseillers, en réponse à une question sur l'arsenal juridique mis en place pour la protection de la main d'œuvre domestique, M. Souhaïl estime que “la place de tout enfant de moins de 15 ans est au milieu de sa famille et à l'école”, a-t-il dit. Le ministre a fait savoir que quelque 600.000 enfants vont pouvoir poursuivre leurs études au cours de l'année scolaire 2011-2012, grâce notamment au programme Tayssir. Selon le ministre, il n'y a pas de doute qu'il existe une ferme volonté d'assurer la protection des travailleurs domestiques au Maroc à travers la remise à jour des lois en vigueur pour qu'elles soient conformes aux dispositions de la nouvelle Constitution et aux conventions internationales du travail. Cette action, a-t-il ajouté, s'inscrit dans le cadre du processus de consécration des droits de l'Homme et de justice sociale visant notamment la généralisation de la protection sociale. C'est ainsi que le nouveau projet de loi régissant les relations entre les travailleurs domestiques et leurs employeurs est de nature à contribuer à sauvegarder les droits de cette catégorie et lui permettre d'accéder au système de prévoyance sociale. Une nouvelle mouture de ce projet de loi de 18 articles vient d'être finalisée, l'objectif étant d'intégrer les nouvelles dispositions constitutionnelles relatives aux droits socioéconomiques et d'être en conformité avec la convention internationale sur le travail décent pour les travailleurs domestiques et le plan d'action national pour l'enfance 2006-2012 “Maroc digne de ses enfants”. Parmi les nouveautés apportées par ce projet de loi, M. Souhail a mentionné la réglementation du travail de la main d'œuvre étrangère qui sera désormais soumis à l'autorisation du ministère pour son recrutement. S'agissant de la généralisation de la couverture médicale au profit de larges couches socioprofessionnelles, le ministre a rappelé que la réforme du système de protection sociale s'inscrit dans le cadre de la politique sociale du gouvernement, laquelle vise à développer ce secteur pour lui permettre d'accompagner les changements économiques et sociaux à travers la consolidation et le renforcement des droits acquis en matière d'assurance maladie obligatoire (AMO) au profit des secteurs public et privé et de généralisation de la couverture médicale au profit d'autres catégories ne relevant d'aucun système obligatoire d'assurance maladie de base. Pour l'autonomisation des femmes rurales Cette année, la Journée Internationale de la femme est célébrée sous le thème « l'autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l'éradication de la pauvreté et de la faim, le développement et les défis actuels». Ce thème est choisi pour mettre en exergue le rôle de la femme dans le développement agricole et rural, l'amélioration de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté. En 2011, le Maroc comptait 16,4 millions de femmes représentant 50,8% de sa population et dont 41,6% vivaient en milieu rural. Les femmes rurales sont relativement plus jeunes que leurs concitoyennes citadines, 29% sont âgées de moins 15 ans contre 24%. Un peu moins des deux-tiers (62,2%) sont en âge de travailler (15-60 ans) et 8,8% sont âgées de 60 ans ou plus. Cette structure plus jeune des femmes rurales s'explique, outre l'exode rural, par une fécondité plus élevée qui, bien qu'en baisse, atteint 2,7 enfants par femme contre 1,8 pour les citadines en 2010. Les femmes rurales se marient en moyenne à 25,6 ans (2009-2010), soit 1,8 an plus tôt que les femmes citadines. Le mariage précoce recule parmi les femmes rurales, 87,9% âgées de 15 à 19 ans étaient célibataires en 2010 contre 84,4% en 1994. En termes de mortalité, résumée par l'espérance de vie à la naissance, les femmes rurales vivent en moyenne 6,4 années de moins que les citadines (73 ans contre 79,4). Cet écart s'explique en partie, par la surmortalité aux bas âges. En effet, pour les moins d'un an, sur mille fillettes rurales, 32 décèdent avant de célébrer leur premier anniversaire (en milieu urbain ce taux est de 22,7 pour mille). Quant aux filles âgées de 1 à moins de 5 ans, ce taux est de 6,6 pour mille en milieu rural contre 5,1 pour mille en milieu urbain. Le recours de la femme rurale au système de santé au cours de la grossesse ou lors de l'accouchement tend à se généraliser mais reste encore en dessous des niveaux observés en milieu urbain. En 2010, 68,3% des femmes rurales étaient couvertes par les soins prénatals contre 47,9% au cours de la période 1994-2003. En milieu urbain, ces proportions sont, respectivement, de 94% et 84,9%. A l'accouchement, 56,7% des femmes rurales bénéficient de l'assistance d'un personnel de santé en 2010 contre 39,5% en 1994-2003 (respectivement 93% et 85,3% en milieu urbain). Accès inégal aux soins de santé Ces inégalités en matière d'accès aux soins de santé se traduisent par un taux de mortalité maternelle en 2009-2010, presque deux fois plus élevé dans les campagnes que dans les villes (148 pour 100 mille naissances vivantes contre 73 dans les villes). En matière d'éducation, la femme rurale accuse un retard important par rapport à sa concitoyenne citadine. 58,2% des filles et des femmes rurales âgées de 10 ans et plus sont sans niveau d'instruction en 2011 (contre 29,8% en milieu urbain) et seules 0,6% ont un niveau supérieur (contre 8,7% dans les villes). Source : HCP