Des artistes marocains, résidant ici et ailleurs, bougent pour la noble cause. Cette fois-ci ils mobilisent leurs pinceaux et toiles contre l'abandon scolaire. Pour ce faire, près de 25 toiles ont été déjà collectées et encore une dizaine de promesses de don pour l'association, nous affirme le fondateur et président d'honneur de l'association tous contre l'abandon scolaire, Ayad Lemhouer. Deux expositions auront lieu à Casablanca et Rabat, dont les revenus des ventes enchères seront consacrés à construire des centres socio-éducatifs dans les zones enclavées avec l'objectif de réinsérer les enfants déscolarisés et créer des activités génératrices de revenus au profit des femmes rurales, précise le fondateur. Les propos. Al Bayane : Votre association vient d'organiser l'opération «Artistes solidaires». D'où vient l'idée d'une telle initiative et dans quel cadre s'inscrit-elle ? Ayad Lemhouer : Depuis la création du groupe «Tous contre l'abandon scolaire» sur Facebook, les artistes peintres étaient parmi les premiers à adhérer et à apporter leur soutien à nos actions, avec nos valeureux sportifs, Mustafa Lakhsem, Abdelouahed Chammami, Driss Badidi et d'autres. En plus du parrainage des enfants de familles démunies, les opérations que nous organisons au profit des enfants comportent toujours des ateliers d'arts plastiques, activité très prisée, ainsi que des muraux et fresques pour embellir les écoles ou faire passer des messages pour lutter contre l'abandon scolaire, la violence scolaire, le tabagisme et la toxicomanie. Les artistes peintres ont ainsi toujours accompagné TCAS au point où la création de l'association Tous contre l'abandon scolaire a été sur l'insistance de certains d'entre eux, dont Khadija El Hattach, la présidente, Abdelilah Zokhrouf, vice-président, Hammouda Zaoui, conseiller, tous des artistes peintres. L'idée de lancer l'opération «Artistes solidaires» date d'il y a quelque temps déjà, suite au don de tableaux à TCAS par des membres artistes, à citer Khadija El Fahli et Nadia Rhessal. Et comme le groupe TCAS compte de très nombreux artistes peintres, cette opération a été lancée avec l'objectif de collecter une cinquantaine de toiles, d'organiser deux expositions, à Casablanca et Rabat, et de procéder à la vente afin de réunir des fonds pour construire des centres socio-éducatifs dans les zones enclavées avec l'objectif de réinsérer les enfants déscolarisés et créer des activités génératrices de revenus aux femmes rurales. Quel est le nombre d'artistes peintres ayant participé à cette action ou le nombre de toiles offertes jusqu'à présent ? Jusqu'à présent, nous avons collectées près de 25 toiles, et nous avons une dizaine de promesses. Il y a des artistes qui ont offert deux toiles. A noter que certains de ces artistes sont parmi les grands bienfaiteurs de TCAS, comme Abdelkader Badou, Mustapha Bacharoun, Mouna Louraoui, Fouzi El Basri, Ilham Laraki Omari, Batoul Bargach, Said Hajji, Jamal Ouadi, Mehdi Abdu, Karima Art, Hamid Douieb, Abdellah Rais, Abdelkrim Ghattas, El Hajji, Dallouli, Idmoulina, Zaghloul, Najad, et d'autres, nombreux à citer ici. Nos amis artistes établis à l'étranger n'ont pas hésité à contribuer à cette opération, Maria Kermadi, Nadia Filali, Myriem Monghal, Hamida Rzeg, A votre avis, comment l'art peut-il militer contre la déperdition scolaire ? Cette expérience m'a fait découvrir le côté sensible et généreux des artistes peintres. Il y a d'abord le plaisir que trouvent les enfants dans n'importe quelle activité artistique. Puis il y a son association avec le lieu où ils peuvent la pratiquer, en l'occurrence l'école, d'où la nécessité de multiplier ce genre d'activités dans le programme scolaire, une autre manière de faire aimer l'école aux enfants. Et comme je l'ai mentionné, l'art peut faire passer plein de messages, dont l'importance de l'école, les bienfaits du sport, les méfaits du tabagisme et la toxicomanie, les problèmes engendrés par la violence scolaire. Quelles sont les écoles ciblées par cette opération ? Nous ne fixons pas d'écoles bénéficiaires par nous-mêmes. Nous répondons aux demandes des associations et des autorités éducatives qui font appel à nous. Pour l'opération «Artistes Solidaires», nous pensions commencer par financer partiellement, en collaboration avec la commune d'Imerzgane, province d'Ouarzazate, la construction d'un centre socio-éducatif au douar Ighil, à la demande de Mohamed Meziane, responsable local du développement humain. Quand nous avons lancé cette opération, une bienfaitrice, Ilham Nouara et ses amies, les dames de Ladies Circle 7 de Casablanca, ont aussitôt offert leur aide pour couvrir la moitié du coût global, soit 60 000 dirhams. Les fonds collectés lors de cette opération iront là où le besoin se fait sentir, et ces localités ne manquent malheureusement pas. Les localités bénéficiaires seront annoncées sur le mur de la page facebook du groupe Tous Contre l'Abandon Scolaire au fur et à mesure que les projets sont programmés Les lecteurs de Al Bayane y trouveront bien une action qui les intéresserait, et leur soutien, ne serait-ce que par des encouragements, nous motiverait encore plus pour les opérations à venir.