Agadir: la mer en rage A l'instar de nombre de régions du royaume, la houle a également frappé certaines localités d'Agadir, en particulier Immi Ouaddar, relevant de la commune rurale de Tamri, à une trentaine de kilomètres, au nord de la capitale du Souss. En effet, mardi dernier, a connu un soulèvement inhabituel des vagues atteignant plus de 6 mètres de hauteur. Le ressac puissant s'est élevé au dessus des bordures naturelles dans les plages prisées de cette contrée qui renferme des sites touristiques et un point d'accostage des petites barques. Les grosses vagues ont alors submergé ces embarcations, accostées sur cette jetée de déchargement et généré la détérioration totale de 7 barques, alors que les 27 restants sont dans état piteux, à cause de cet énorme glissement des eaux de mer vers ces installations. En plus de ces dégâts dont les matelots ont beaucoup souffert, puisqu'elles constituent, pour eux, leur seul moyen de vivre, ces lieux ont été également frappés par ces vagues, en délaissant des grosses pierres et obstruant les accès. Dans ce sens, il est à déplorer l'état critique dans lequel se trouvent la halle aux poissons, les entrepôts et les stocks des marins, fort abîmés. A ce propos, on notera pareillement la dégradation de l'atelier mécanique des menuisiers, couvert de rocaille et de marécage. Toujours sous le choc de la torpeur, les marins ont subi, pour la plupart, des pertes considérables et attendent des indemnisations de la part des responsables concernés, afin de réhabiliter leurs biens. Enfin, si on s'est focalisé sur Immi Ouaddar, c'est que celui-ci a été fortement endommagé. Mais, il va sans dire que d'autres points de la région ont été également touchés. A Agadir, il y a lieu de signaler que la houle a aussi fait des siennes, en provoquant des dégâts quoique légers, dans la Marina dont les jet-ski et les quads ont été frappés, ainsi que le long de la corniche où les vagues s'étaient infiltrées dans la promenade, emportant tout ce qu'elles trouvent sur leur passage. Dans la commune rurale Taghazout dont la plupart des logements sont pieds dans l'eau, s'est aussi plaint de cette sorte de « Tsunami », sans, heureusement, de sérieux dégâts ni pertes humaines. Actuellement, tout est rentré dans l'ordre. Toutefois, il faut bien dire que les citoyens ont vécu, mardi dernier, des moments de psychose, face à ces terribles houles, le long des côtes d'Agadir et les localités avoisinantes. *** La région de Chtouka Ait Baha et de Taroudant connaît, actuellement, une pénurie hydrique des plus marquées. Ces zones connues pour l'importance de l'agriculture et considérées comme un trésor intarissable de la production agricole, particulièrement en termes d'export de primeurs et d'agrumes, sont exposées à des disettes d'eau ahurissantes. Un tour dans plusieurs localités de cette région «sinistrée» en ressources hydriques, révélerait l'acuité de cette situation préoccupante. En effet, une pléthore de jeunes se transforme petit à petit, en chauffeurs de petits engins ou en petits commerçants de cheptel, après avoir quitté leur boulot initial. Ces jeunes qui se comptent par dizaines et qui sont éparpillés un peu partout dans ces patelins à vocation agricole, ont été contraints d'abandonner leurs bouts de terre (environs 10 hectares chacun), depuis que l'eau se raréfie. Ils ont beau attendre, rien ne va. Avant d'aller voir ailleurs, ils se sont ingéniés à chercher de l'eau dans les puits. Là encore, ils sont creusé jusqu'à 120 mètres de profondeurs, sans résultat. Les charges de cette besogne deviennent, alors, de plus en plus exorbitantes. Ces creusements qui peuvent atteindre ce qu'on appelle dans le jargon des fellahs « la pierre noire », traduisent bien la raréfaction que connait à présent la nappe phréatique, dans ces régions arides. Il va sans dire, dans ce sens que, depuis des années, la surexploitation de l'eau souterraine des gros bonnets de l'agriculture d'export, à travers des matériels fort sophistiqués, assène des coups meurtriers aux stocks hydriques. D'autant plus que les précipitations sont, de plus en plus, rares, occasionnant un fléau périlleux. En plus, les taux de remplissage des barrages de la région n'est pas très fameux, puisqu'il ne dépasse, dans les meilleurs des cas, 46%. Ajouter à cela, la fréquence des marécages dans les bordures, ce qui noie l'environnement dans une marée de boue. Cette situation dramatique met tout le monde devant ses responsabilités. La carence de l'eau demeure, sans nul doute, le souci majeur de tous les intervenants aussi bien institutionnels qu'élus et professionnels. Tout d'abord, en termes d'eau potable, le risque est grand, en dépit des efforts louables déployés par les services concernés. Ensuite, il faut dire que la région est un pilier de l'économie nationale, ce qui nécessite un traitement tout particulier pour mettre en place des mécanismes, de nature à préserver l'eau, selon des méthodes drastiques de rationalisation, et encourager une agriculture performante et compétitive, à partir de l'eau, denrée nodal pour cette expansion.