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Cousinage ou dangereux voisinage
Publié dans Albayane le 06 - 01 - 2014


Cinéma et télévision
La question du devenir du cinéma revient comme un leitmotiv. Dans le contexte marocain, les derniers chiffres de l'exploitation confirment une tendance structurante du paysage, le nombre des écrans a encore diminué en 2013, et le nombre de spectateurs encore motivés par le grand écran est dérisoire. Les raisons sont multiples. Nous allons proposer d'en aborder quelques une.
Avec un fait nouveau qui s'installe : la piraterie jadis considérée comme le principal facteur du désistement du public, connaît un reflux.
En fait, le fait essentiel est la domestication des images et en premier lieu l'omniprésence désormais avérée de la télévision.
Occasion pour nous d'interroger, à des niveaux différents mais successifs, les rapports toujours problématiques entre la télévision et le cinéma.
La télévision va-t-elle achever la fin du cinéma ? Le rattraper, l'intégrer...Comme dans un récit mythologique, une espèce va disparaître par mutation génétique sous la contamination d'une espèce voisine/cousine.
Le cinéma et la télévision forment un syntagme qui finit par se lire comme les deux faces d'une même pièce. Ce qui arrive aujourd'hui au cinéma ne peut en effet être dissociée de la télévision, du tout audiovisuel ; nous sommes entrés dans économie politique qui surdétermine l'ensemble du système de la circulation des images.
Certes, on peut rétorquer que nous sommes devant n sujet récurrent : l'évolution du cinéma a toujours été celle de sa quête permanente à négocier des tournants décisifs ; comment assurer une réponse à des situations de défi. Son histoire est jalonnée de bonds qui ont tenté de l'adapter aux mutations des attentes du public ou de l'environnement technologique : le parlant, la couleur, le cinémascope, des réponses qui ont permis des dépassements...
La situation est inédite, il y va de l'existence même du cinéma : la combinaison de la télévision et de la révolution numérique nous mettent devant une étape historique ; une situation de rupture. Une rupture épistémologique car elle touche même à l'essence du cinéma.
Et pourtant tout avait commencé sous de bons auspices : le cinéma trouvait dans le nouveau support de diffusion un formidable moyen de promotion. La télévision regardait du côté du cinéma avec le respect du à un aîné doté de surcroît d'une grande légitimité. Les films étaient invités sur le petit écran avec dignité.
C'était des moments d'art par excellence. La télévision encourageait la transmission de la culture cinéphilique par le bais de la programmation des films du patrimoine.
Le ciné-club à domicile, en somme. La circulation sociale des images était gérée par une sorte de partage de pouvoir et de fonction : la télévision devrait principalement prolonger la parole publique souvent officielle via le secteur de l'information ; l'école du soir qui complétait l'œuvre de salubrité publique à l'instar des autres institutions...Le cinéma était l'espace de la liberté ; où dominait la fonction artistique. La marge où trouvai refuge la liberté de création, de créativité voire d'expérimentation autour d'un socle puissant celui du grand cinéma populaire, un véritable mode de production avec une économie indépendante.
A partir des années 80, nous allons vivre un bouleversement total : nous allons entrer sous l'emprise d'un nouveau paradigme.
Le cinéma va être touché à travers le nerf de la guerre. Avec les mutations de l'univers urbains ; la révolution du paysage audiovisuel ; l'arrivée de nouvelles technologies de diffusion ; la télévision commerciale...la salle de cinéma perd le monopole de programmation du film.
Ces différents supports de diffusion vont bouleverser l'économie du cinéma notamment à travers ses systèmes de financement.
On va assister graduellement à la montée en puissance des diffuseurs dans le système : d'abord les chaînes de télévisions, style Canal plus, ensuite toutes les autres chaînes, ensuite la vidéo et puis les derniers né de la série, le DVD et la vidéo sur demande. La conséquence est ahurissante, aujourd'hui, on peut affirmer que du point de vue strictement économique, le cinéma est mort.
Dès la fin des années 80, la part de financement extracinématographique était de plus de la moitié. Pour atteindre dans les années 90, plus de 70%. Au Maroc, la part prélevé sur le billet du cinéma destinée à alimenter le fonds d'aide au cinéma arrive bon an, mal an, à un million de dirhams. A peine le budget d'un court métrage qui se respecte.
Le cinéma a perdu la bataille économique. Mais les conséquences ne se limitent pas à cette seule dimension, elles touchent au dispositif même qui a fait la spécificité du cinéma en tant que système de représentation et en tant que mode social spécifique de réception des images.
C'est ce que nous aborderons, au prochain épisode, pour rester dans la logique du triomphe de la télévision.


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