Le déficit pluviométrique et la vague de froid enregistrés en février ont entrainé un retard important de croissance et de développement des cultures dans la région du Gharb. Selon l'Office Régional de Mise en Valeur du Gharb (ORMVAG), le déficit pluviométrique s'est élevé, dans la zone de son action, au 20 février dernier, à 44 % par rapport à une année normale et à 58 % par rapport à la campagne précédente à la même date. L'actuelle campagne agricole à démarré en automne dans des conditions normales. La pluviométrie enregistrée jusqu'à fin novembre était suffisante pour l'installation de culture d'automne dans de bonnes conditions, ce qui a permis la réalisation de la totalité du programme des cultures à l'exception de la betterave à sucre, qui a enregistré un faible taux lié à la rentabilité de la culture, indique l'office. Pour les céréales, qui constituent la superficie la plus importante en terres bour, le sort des semis précoces, qui représentent 57 % des superficies cultivées, et des semis tardifs (43 %), dépend des pluies qui tardent toujours à venir. Concernant les cultures irriguées (betterave, maraichage, fourrage, agrumes une partie des céréales), l'office indique que l'irrigation est en cours et toutes les dispositions sont prises pour la réussite des cultures. Selon l'ORMVAG, l'eau d'irrigation est en quantité suffisante au niveau des barrages. Au 20 février dernier, le barrage al Wahda, le plus grand du Maroc, a enregistré 1.877 millions de m3, soit un taux de remplissage de 50,6 %, contre 46,6 % lors de la campagne précédente. Celui d'el Kansera contient 184 millions de m3 (83,4 % contre 72,1 la précédente campagne) et le barrage d'Idriss 1er 628 millions de m3 (60,4 % contre 61 % la précédente campagne). Pour ce qui est de l'impact du gel, l'office indique que la vague de froid a affecté les cultures sensibles à des degrés différents. Toutefois, les cultures les plus touchées sont la pomme de terre et la canne à sucre. Selon l'office 1.400 hectares de pommes de terre ont été perdus. Pour pallier ces pertes l'Etat a entrepris un recensement des agriculteurs touchés pour leur approvisionnement en semences sélectionnées pour la replantation. Ces semences sont subventionnées à un taux de 50 %. Cependant, la canne à sucre a enregistré les pertes les plus importantes. La superficie touchée a atteint 14.000 ha. Le gel a provoqué la brulure des feuilles et l'altération des bourgeons apicoles, mais les tiges restent usinables. L'impact sur la qualité ne sera observé, indique l'office, qu'après augmentation des températures vers fin avril. Les principales mesures prises à ce sujet, ajoute l'office, ont été l'accélération du rythme de récolte afin de pouvoir usiner le maximum de canne avant l'augmentation des température, le suivi de la qualité technologique de la canne, l'évaluation de la situation au fur et à mesure de l'avancement de la campagne d'usinage, et le soutien des agriculteurs dont les cannes seraient perdues et non usinables à la fin de la campagne et ce dans le cadre du fonds de garantie des cultures sucrières géré par la profession. Le gel a également touché l'avocatier et le bananier. Toutefois, selon l'office, l'impact sur ces deux cultures a été relativement léger du fait qu'une bonne partie de la production a été déjà récoltée (70 % pour l'avocatier et 50 % pour le bananier). Cet impact varie selon l'investissement consenti. Les parcelles les mieux entretenues sont faiblement touchées (plastique neuf, nutrition minérale et irrigation raisonnées, équipement adapté). Pour la production animale, le déficit pluviométrique associé aux basses températures a entrainé un retard de croissance des cultures fourragères et, par conséquent, une augmentation des prix des aliments du bétail notamment la paille dont le prix a dépassé 20 dh la botte, indique l'ORMVAG.