Les médecins du centre hospitalier d'Inezgane crient scandale. Dans un mouvement de plus de 50 cadres, mardi dernier, au sein de l'établissement, ils ont fait éclater leur rejet par rapport aux agissements jugés «unilatéraux» et «irresponsables» de la direction de l'hôpital. Selon les manifestants qui brandissent des banderoles et époumonent des slogans protestataires, l'ambiance rendue tendue et crispée par l'administration n'est pas de nature à favoriser un environnement sain où les conditions de travail sont devenues critiques. Cette colère collective qui anime aujourd'hui le staff médical a été traduite également par un communiqué au ton acerbe, rendu public pour dénoncer le comportement présumé «ostentatoire» dont fait preuve la direction de l'hôpital d'Inezgane. Ce document émis, suite à la réunion tenue, lundi dernier, par la partie plaignante, en l'occurrence le syndicat autonome des médecins du secteur public section locale, fait état également « d'attitude attentatoire à la dignité de certains médecins dont la dernière en date n'est autre que l'agression envers un médecin-femme, injuriée devant les patients et les collègues ». Le communiqué estime aussi que les aptitudes du responsable de la gestion des affaires de l'hôpital sont en deçà des compétences requises et lui endosse tous les dysfonctionnements d'ordre administratif et professionnel qui émaillent la marche de cette institution. Dans ce sens, on ne peut aussi perdre de vue les multiples irrégularités et les insuffisances qui prévalent dans cet hôpital, depuis déjà des lustres. En effet, on ne peut passer sous silence les pratiques corruptives et anarchiques qui ont constamment marqué ce centre hospitalier dont les indicateurs néfastes ont été l'objet de dénonciations dans nombre de nos précédents articles. Si actuellement les médecins montent au créneau contre les abus et incompétences de la direction, ce n'est, en fait, que la partie saillante de l'iceberg. Certes, les médecins pointent du doigt le directeur de l'hôpital, considéré comme attiseur du marasme régnant dans le centre hospitalier. Cependant, il s'avère plus sage et objectif de soulever la problématique dans sa globalité. Il s'agit, en fait, d'un assainissement général de tous les rouages de l'établissement en pleine débâcle de gouvernance et de traitement avec les malades, d'une restructuration entière de tous ses compartiments de spécialisations, d'une redynamisation de ces infrastructures et équipements de soins, d'une ablation ferme de toutes conduites de corruption et de fraude dont sont victimes les patients… Il est vrai, enfin, que l'arrêt de travail de mardi dernier, en protestation contre l'un des symboles de cette déconfiture déconcertante, n'est, au fait, qu'une prise de conscience de mise en avant de toutes ces réformes, dans l'espoir qu'elles seront suivies de démarches couvrant tous les axes de l'action médicale, sous la nouvelle stratégie du secteur, entamée actuellement avec beaucoup d'innovation et de courage.