L'art calligraphique arabe à l'honneur. Dans ce cadre, les cimaises de la galerie Matisse art gallery à Marrakech accueillent, du 21 décembre 2013 au 19 janvier 2014, une exposition des deux artistes peintres Chater et Daifallah. En effet, ce sont deux touches artistiques différentes, mais vénérant, en revanche, un art authentique et spirituel, dont ses racines sont plantées la terre sacrée de la lettre. Dans cette optique, Noureddine Daifallah, poète des lettres, comme l'avait nommé le critique Abderrahman Benhamza, nous invite à travers ces tableaux à un voyage sublime à l'univers calligraphique arabe puisant son inspiration de la spiritualité musulmane. Par ailleurs, l'art demeure une expression artistique sacrée, une sorte de parole prophétique par voix interposée exigeant des moyens et des techniques très spécifiques et esthétiques. Pour Daifallah, écrit le même critique, « la matière contient cependant des spécificités techniques et créatives à tenir en considération. Usant de moyens d'une grande sobriété, l'artiste entretient avec la lettre un rapport quasi épidermique. Comme chez les minimalistes, il pousse ses structures aux limites de la tension, tresse des textes où s'accrochent des motifs colorés.» Ses œuvres traversent les ruelles d'une mémoire authentique et originale à travers une esthétique des formes. «Noureddine revisite la mémoire ancestrale pour lui insuffler ce qu'il croit pouvoir perpétuer sa qualité et ses convictions. Au-delà de toute référence textuelle, de toute idéologie, c'est l'esthétique des formes qui prime, où se ressentent des préoccupations liées au métier de graphiste.» La lettre, cette trace sublime sur la toile, nous jette dans un autre monde plein de l'étonnement et la contemplation tranquille Dans cet esprit, «Daifallah, produit Benhamza, croit fermement aux vertus et à la force suggestive des lettres confrontées à ‘'l'angoisse de l'invisible'', Tout circonspect et minutieux qu'il soit, il ne dédaigne pas flirter avec l'abstraction formelle, mathématisant sa démarche au risque d'aboutir à une écriture de grimoire. En termes d'effacement, de blancs, de traces colorées, de traits virtuels, l'artiste anticipe allégrement sur les idées reçues de la calligraphie, pourfend les jeux de règle et donne à voir l'étoffe même dont est faite l'essence verbale.» De l'autre côté, le jeune artiste peintre Noureddine Chater, à travers la couleur et la lettre, nous initie au goût de la création. De fait, après avoir été professeur à Ifrane dans l'Anti-Atlas et à Imin Tanout, l'artiste se jette dans une nouvelle expérience consacrée cette fois-ci aux arts plastiques afin de découvrir d'autres horizons de la création. Ces lettres sont vivantes, en mouvement d'une beauté magnifique. Ces travaux en fait sont les résultats d'une recherche profonde dans la société marocaine actuelle et le quotidien de l'homme actuel. Chater joue avec les éléments, chuchote les mouvements, embrasse les formes, murmure les matières et les couleurs. Sa peinture est aventureuse, curieuse, elle continue à s'interroger sur le sens des objets, le sens qu'il veut véhiculer en tant qu'artiste peintre. «L'œuvre de Noureddine Chater ne s'ancre pas seulement dans la tradition de la Calligraphie arabe, elle la dépasse et s'affirme comme un travail qui met en lumière l'interaction entre le textuel et le figural, l'idée et la forme. Alphabet, mot et phrase constituent le premier matériau de l'artiste qui expérimente la plasticité du langage au sens graphique. Ainsi, l'ampleur visuelle apporte à l'abstraction de la langue une perspective réelle et poétique.» Noureddine Chater, né En 1989, a obtenu le prix de la «Jeune Peinture» de la ville de Leidz, en Tchécoslovaquie. Noureddine Daifallah, né en 1960 à Marrakech, est lauréat de l'école des arts appliqués de Marrakech et au C.P.R. d'Arts Plastiques de Rabat. Il est actuellement professeur des Arts plastiques à Marrakech. Il a remporté plusieurs prix.Il est à rappeler que le vernissage de l'exposition aura lieu le vendredi le 21 décembre 2013 à partir de 19h00.