Après le match de la finale de la coupe du Trône édition 2012- 2013 très disputé, le 18 novembre 2013 au complexe Moulay Abdellah, perdu face au club doukkali par les tirs au but après 120 mn de jeu qui ont tenu en haleine les supporters des deux clans et le peuple marocain, le Raja de Casablanca jouera, encore une fois, contre son bourreau au stade M'Hammed El Abdi, ce jeudi à partir de 15h, dans un match retard pour le compte de la 9e journée de la Botola Pro Elite 1. Et contrairement à ce que prétendent certains, il ne s'agit pas d'une rencontre revanche. Parce que l'enjeu diffère. La coupe ne changera de camp même après une défaite des Jdidis. Le coach, au contraire, M'Hamed Fakhir, et ses poulains chercheront plutôt une réhabilitation pour se réconcilier avec leurs supporters et surtout à les rassurer avant l'entame de la coupe du monde des clubs champions que disputeront les casablancais dès le 11 du mois prochain. Surtout après le niveau des évolutions considéré par leurs fans de non-convaincant et guère rassurant. C'est dire qu'une énorme pression pèse sur la tête de qui se déclare «le seul maître à bord». Ainsi, on le devine bien, Fakhir mettra les bouchées doubles pour, d'une part, éviter l'ire des fanatiques du club bidaoui. Une colère, on le sent, contenue pour ne pas influencer sur le rendement du club lors du mondial des clubs. Il sait, très pertinemment, qu'il jouit de circonstances atténuantes. Mais le soulèvement risquerait de se produire en cas d'une piètre exhibition. Les supporters du RCA reprochent à leur entraîneur son entêtement sur le choix de certains joueurs et la mise à l'écart d'autres qui mériteraient d'être titulaires. Certes, c'est une ingérence dans les compétences du seul et unique responsable casablancais. Cependant, on ne pourrait lui donner totalement raison. Fakhir a recruté des joueurs de gros calibre. Des joueurs qui ne doivent, en aucun cas, moisir sur le banc de touche ou dans les tribunes. Et comme il est appelé à de nombreuses compétitions nationales, continentales et internationales, il se devait de faire tourner tout son groupe pour, tout d'abord, le garder compétitif et, ensuite, instaurer, en son sein, une certaine cohésion afin de ne pas être surpris en cas de force majeure. Pour des connaisseurs, Fakhir pouvait évoluer, facilement, avec deux équipes dans le championnat. Surtout que, toujours d'après eux, le niveau de certains de ses joueurs n'est plus, bizarrement, aussi percutant après la fâcheuse mésaventure de Hamza Berrazzouk et les draconiennes mesures anti- dopage imposées par la FIFA à l'occasion du mondial des clubs champions. D'autre part, on ne peut écarter qu'il chercherait à prendre une revanche sur le technicien algérien, Abdelhak Benchikha, qui l'avait défait en deux finales du temps où il s'occupait des destinées du club militaire et tout dernièrement avec le RCA. D'un autre côté, Abdelhak Benchikha, le Doukkali, et ses protégés chercheront à confirmer une consécration qu'ils estiment n'avoir pas volée, mais enlevée de la plus très belle manière à la grande joie de toute une Région. D'autant plus que leur appétit s'est ouvert pour réussir, cette saison, le doublé. Une première dans la vie du club Doukkali. D'ailleurs, le coach algérien ne cache plus ses intentions. «C'est un droit et un rêve légitimes», répond- il à tout ce qui lui pose la question. Des paroles aux actes. Il a enfermé, après une semaine de festivités et le long déplacement à Oujda pour affronter la Renaissance de Berkane, ses joueurs pour une meilleure récupération, une meilleure préparation et une meilleure concentration. Loin de la pression du public. Les visées de Benchikha ne sont plus un secret pour personne. Battre un sérieux prétendant au titre et s'approcher du leader du classement qui a accusé, de nouveau, le pas face au FUS de Rabat lundi dernier. Trois points glanés les placeraient au 5e rang du classement général à un point de l'adversaire du jour et de son frère ennemi, le WAC, et, surtout, à 4 points du MAT, le leader. Les Jdidis en sont capables. Car, de l'avis des techniciens ayant joué contre cette équipe, dont le dernier en date Youssef Lamrini (RSB), «le DHJ est une équipe très difficile à manipuler. On ne peut ni la surpasser ni la contenir». Ce match, à coup sûr, va attirer la grande foule. Surtout du côté des Jdidis qui vont fêter leur coupe, pour la première fois, au stade El Abdi. Un mauvais moment pour les Rajaouis qui auront, sans nul doute, un serrement à la gorge. Il faut dire que le destin n'a pas été clément avec eux. Néanmoins, ils doivent subir et assumer pour être tombés dans un mauvais jour. En tous les cas, le nombreux public qui se déplacera au stade est assuré, comme il l'a été dans le passé, d'un match de haute facture. Tous les ingrédients sont réunis pour que les joueurs gratifient le grand nombre de spectateurs d'un bon spectacle. Dont la belle pelouse du stade que ne pourrait critiquer Fakhir. Les Ultras des deux antagonistes, supers motivés, ne manqueront pas d'apporter à cette rencontre un grain de beauté. Souhaitons, enfin, que l'esprit sportif règne sur cette affiche exceptionnelle.