L'intégrité territoriale du Royaume ne doit faire l'objet d'aucun marchandage, a affirmé, jeudi à Londres, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Saad Dine El Otmani. Le Maroc est convaincu que ses droits, sa souveraineté et son intégrité territoriale ne doivent faire l'objet d'aucun marchandage, a dit M. El Otmani dans un entretien à la MAP en marge d'une visite à Londres. Le Maroc défend et continuera de défendre avec force cette position claire, a-t-il dit, soulignant que partant de son attachement au principe de bonne foi et conformément à sa volonté de trouver une solution au conflit artificiel créé autour de son intégrité territoriale, le Maroc s'est engagé dans les pourparlers sur cette question. «Nous avons fait preuve d'un degré élevé de bonne foi depuis le lancement de ces pourparlers», a-t-il dit, soulignant que l'initiative d'autonomie présentée par le Maroc pour clore ce dossier demeure la meilleure solution à la question du Sahara, et qu'elle demeure la base de toute discussion. Revenant sur le prochain round des pourparlers informels sur le Sahara, prévu les 11, 12 et 13 mars prochain à Manhasset (dans la banlieue de New York), sous l'égide des Nations unies, le ministre a indiqué que ce round devra porter sur des questions relatives aux mesures de confiance, notamment l'échange de visites familiales et l'organisation de rencontres à caractère culturel entre citoyens des provinces du sud et des sahraouis des camps de Tindouf (sud-ouest de l'Algérie). Ces rencontres, qui ne revêtent aucun caractère politique, constituent un geste humanitaire à l'adresse des personnes vivant dans les camps de Tindouf, a-t-il expliqué. Il a tenu à souligner que les citoyens des provinces du sud contribuent, à l'instar de leurs concitoyens à travers le Royaume, à la vie économique, sociale, culturelle et politique du pays, rappelant le taux de participation élevé enregistré dans ces provinces lors des élections législatives du 25 novembre 2011. M. El Otmani a, d'autre part, mis l'accent sur la nécessité d'organiser un recensement neutre de la population vivant dans les camps de Tindouf, conformément aux normes professionnelles adoptées dans ce domaine par les instances internationales. Le ministre n'a pas manqué d'exprimer son regret face au refus de l'autre partie de mener un tel recensement. «Il s'agit d'une question humanitaire qui n'a aucun caractère politique», a-t-il fait observer. Relations maroco-algériennes, une nouvelle ère empreinte d'optimisme Les relations entre le Maroc et l'Algérie sont entrées dans une nouvelle ère empreinte d'optimisme, a estimé, jeudi à Londres, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Saad Dine El Otmani. Les deux pays ont convenu d'adopter une nouvelle approche, partant d'une volonté commune de laisser de côté les points de discorde pour les aborder ultérieurement dans un climat réunissant des conditions confortables, pour s'atteler au renforcement de leurs relations de coopération, a indiqué M. El Otmani dans un entretien à la MAP en marge d'une visite à Londres. Cette nouvelle approche participe d'une volonté commune de développer ces relations sur les plans économique, culturel et politique et de contribuer d'une manière efficace à la redynamisation de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), a-t-il dit, soulignant qu'il s'agit d' une évolution positive et d'un moment historique pour les relations intermaghrébines en général et les relations entre le Maroc et l'Algérie, en particulier. M. El Otmani a fait savoir que des mesures pratiques ont été prises à ce niveau, rappelant la visite qu'il a effectuée récemment en Algérie et la signature avec son homologue algérien, Mourad Mdelci, d'un document régissant la consultation politique entre les deux pays. Les deux parties se sont mises d'accord d'entreprendre dans l'avenir proche des mesures dans le but de consolider leurs relations, a ajouté le ministre, qui s'est dit «optimiste» quant à l'ouverture des frontières entre les deux pays dans une étape ultérieure. Revenant sur les efforts consentis pour la redynamisation de l'UMA, le responsable a souligné que l'Union demeure un cadre important pour la région. Il a, dans ce contexte, fait état d'une nouvelle prise de conscience quant à l'urgence de rattraper le temps perdu, en saisissant le nouvel environnement régional notamment la volonté des nouveaux acteurs politiques dans la région de redynamiser l'UMA. Les récents échanges de visite entre les cinq pays de l'UMA témoignent de cette volonté et également de la nécessité de donner une impulsion à la fois nouvelle et forte au processus d'intégration dans la région. La priorité sera accordée, dans ce contexte, aux aspects économiques, a-t-il dit, rappelant les décisions prises lors de la conférence des ministres des Affaires étrangères des cinq pays (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie), tenue récemment à Rabat, en vue de mettre en application les conventions déjà existantes et de conclure de nouveaux accords pour renforcer l'intéraction économique, sociale et humaine entre les pays maghrébins.