Le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, a affirmé mercredi à Rabat que son département est fermement décidé à réaliser l'indépendance de la Justice à travers la réforme que son département envisage de mettre en œuvre au cours des cinq prochaines années (2012-2016). Intervenant lors d'une rencontre avec les responsables des tribunaux du royaume, le ministre a décliné les grandes lignes de ce plan de réforme, qui vise à consolider l'indépendance de la justice et faire cesser les ingérences dans son fonctionnement. Le programme gouvernemental a fait de la réforme de la justice une priorité, a-t-il rappelé, ajoutant que ce projet sera présenté lors des travaux du dialogue national dans le but de l'enrichir avec la participation de tous les intervenants. Ce projet, a-t-il précisé, a pour buts de rétablir la confiance et la crédibilité du secteur et lui permettre de jouer pleinement son rôle dans la préservation des droits et des libertés et la garantie des conditions nécessaires à des procès équitables. Il se propose aussi de faciliter l'accès des citoyens aux services de la Justice et d'améliorer la transparence et la qualité des services et la rapidité des procédures judiciaires, tout en mettant à niveau le système judiciaire dans son ensemble, à travers sa modernisation et son informatisation. Le projet, a-t-il ajouté, s'articule autour d'un certain nombre d'axes portant essentiellement sur le renforcement de l'indépendance de la Justice et la promotion des Institutions judiciaires (Conseil supérieur de la magistrature, statut des magistrats, réforme de la Justice du procureur général, des juges d'instruction et de restructuration du notariat). Le projet concerne de même la mise en œuvre des dispositions relatives à la justice de proximité, pour rapprocher la justice des justiciables, à la justice financière, à la bonne gouvernance et à la décentralisation administrative et financière du secteur. Il vise aussi la moralisation du secteur, la qualification des ressources humaines et la modernisation du secteur a travers l'informatisation des tribunaux. La reforme devra également permettre la mise à niveau de l'infrastructure des tribunaux et des métiers à travers la qualification des auxiliaires de justice (avocats, notariat, experts, traducteurs, police judiciaire etc…) Pour le ministre, le dialogue national ouvert sur ce dossier a pour objectifs de faire participer tous les partenaires pour assumer leur responsabilité, la définition d'une plateforme commune et la mise en place d'une charte de la réforme du secteur.