La performance de la logistique du commerce au Maroc retrouve sa place sur l'agenda des priorités. La CGEM avec sa Fédération du Transport proposent d'organiser les premières «Escales sectorielles» sur le «Transport et Logistique». Et c'est Casablanca, la capitale économique du Royaume, qui abritera le 21 février, la première édition de ces rencontres régionales. Le patronat entend aborder, à travers cette manifestation, les grands enjeux de «la stratégie nationale de la compétitivité logistique». Aujourd'hui plus qu'hier, le Maroc a besoin d'une croissance forte. Pour y parvenir, il lui faudra, entre autres, offrir les coûts logistiques les plus bas possibles. Or, en dépit des réalisations en termes d'infrastructures sur les différents segments du secteur (aérien, ferroviaire, maritime, autoroutier…), beaucoup reste à faire pour lever les obstacles au développement d'une logistique moderne. «On a besoin de l'Agence nationale de développement de la logistique», dira Abdelilah Hifdi, président de la Fédération du Transport. Lors du point de presse, tenue hier matin au siège de la CGEM, M. Hifdi devait rappeler nombre d'insuffisances dont souffre le secteur. Depuis la signature du contrat-programme en avril 2010, entre la CGEM et le gouvernement, sous la présidence de SM le Roi, beaucoup d'eau a coulé sous le pont, mais rien de concret n'a été enregistré. «On attend avec impatience la nomination d'un directeur général de l'Agence» pour «mettre en musique» et piloter les divers programmes (une dizaine) proposés dans le contrat-programme. Bientôt deux ans passés après la signature du contrat programme, et pas le moindre fait notable. Le secteur, étant de grande importance autant sur le plan économique et social, a pourtant besoin d'être régulé. En outre, compte tenu de la sinistralité, des risques sur l'environnement, de l'impact de l'informel et des insuffisances sociales, le secteur de la logistique a besoin d'une bonne gouvernance, si l'on veut favoriser sa montée en puissance, expliquait M. Hifdi. A la fois sur le segment des marchandises et des voyageurs, le schéma actuel du transport au Maroc attend une refonte totale. Il s'agit notamment de permettre une forte connectivité du transport multimodal, d'améliorer la compétitivité liée aux coûts du transport, d'assurer la formation continue des ressources humaines et, in fine, devenir un véritable hub logistique dans la région méditerranéenne. Côté climat des affaires, le Maroc n'a pas de temps à perdre pour mettre en place une «chaîne logistique totalement fiable», pour améliorer son attractivité et sa perception par les investisseurs internationaux. Mais, au-delà du besoin d'adaptation du cadre réglementaire et institutionnel (des agréments par exemple, système hérité de la colonisation, selon M. Hifdi), l'enjeu majeur est de savoir «comment assurer l'efficacité et la durabilité des transports». Cette problématique est, de nos jours, plus prégnante et appelle à plus de concertation entre secteur public et secteur privé.