Le ministre de la Justice et des libertés, Mustafa Ramid a annoncé, mercredi au Caire, l'ouverture prochaine d'un dialogue national sur la réforme de la justice au Maroc dans l'objectif de mettre à niveau ce secteur dans sa globalité. Il sera procédé à l'ouverture prochaine d'un dialogue national sur la justice au Maroc qui devra aboutir à la mise en place d'une charte de réforme de ce secteur dans sa globalité, a précisé M. Ramid qui présidait le 27è conseil des ministres arabes de la Justice. Dans ce sens, le ministre a souligné que le secteur de la justice figure parmi les grands chantiers de réformes prioritaires lancés dans le Royaume. Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de renforcer l'échange d'expériences entre les pays arabes en matière de réforme de la justice, mettant en exergue à cet égard le rôle du Conseil des ministres arabes de la Justice dans la vulgarisation des expériences de réforme dans les pays arabes. Le ministre a, en outre, rappelé que ce conseil se tient après les derniers développements intervenus dans le royaume, marqués notamment par l'adoption de réformes politiques et constitutionnelles importantes ayant abouti à la formation d'un nouveau gouvernement, présidé par le PJD (Parti de la justice et du développement) qui était dans l'opposition. M. Ramid a ajouté que cette session intervient aussi dans le contexte du printemps arabe, qui a traduit les aspirations des peuples au changement tout en tenant compte des spécificités de chaque pays. Le ministre a souligné ensuite que l'ordre du jour de cette session porte sur des questions d'actualité sur les plans arabe et international, mettant l'accent sur le rôle du Conseil dans la consolidation de la coopération juridique et judiciaire entre les pays arabes et la mise à niveau de la justice pour répondre aux exigences de modernité. Abondant dans le même sens, M. Ramid a fait savoir que ces exigences donnent la priorité à la consécration des fondements de la démocratie, l'instauration de l'Etat de droit et la lutte contre la corruption. Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi a indiqué que cette session intervient dans une conjoncture délicate, marquée par des violations graves des droits de l'Homme et du droit international humanitaire dans certains pays arabes. Il a ajouté que ces violations, ayant coûté la vie à des milliers de personnes, ont nécessité une intervention de la Ligue arabe pour tenter de mettre fin à l'effusion de sang qui coule encore en Syrie. Revenant sur les travaux de cette session, le chef de l'organisation panarabe a émis le souhait de voir les pays arabes ratifier les conventions signées en décembre 2010 lors d'une réunion conjointe au Caire des conseils des ministres arabes de la Justice et de l'Intérieur. Il a rappelé que ces conventions portent sur la lutte contre le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme, la corruption, le crime organisé transfrontalier et la cybercriminalité, ainsi que le transfèrement des détenus. L'ordre du jour du conseil comprend également l'examen des propositions pour la création d'un mécanisme de lutte contre la traite des êtres humains, l'élaboration d'un projet de convention arabe sur la transplantation d'organes humains en interdisant le trafic ainsi qu'une convention arabe interdisant le clonage humain. Les ministres devront aussi débattre du projet de mécanisme d'exécution de l'accord de Riyad sur la coopération judiciaire arabe et les stratégies arabes de lutte contre la traite des êtres humains et de développement de la justice arabe.