La dernière enquête réalisée par le ministère de la Santé sur l'obésité au Maroc a montré que 13,3% des Marocains sont obèses et 26% présentent un surpoids, soit au total 39,3% de Marocains qui ont un poids supérieur à la normale. Les femmes sont plus touchées que les hommes et les urbains plus que les ruraux. S'agissant de l'obésité infantile, c'est peut-être l'occasion pour les uns et pour les autres, du moins pour nos lecteurs de faire le point sur cette question importante, ce qui permet ensuite de prendre les mesures qui s'imposent et de passer outre certaines idées fausses. La fréquence de l'obésité et du surpoids, au Maroc, a connu une évolution très significative depuis quelques années. Les changements du style de vie et notamment de la nature de l'alimentation sont pointés du doigt. Revenir aux bases de l'équilibre alimentaire nous semble être la voie la plus indiquée pour lutter contre l'obésité. Apprendre aux jeunes enfants tous les bienfaits d'une alimentation saine et équilibrée, aujourd'hui, contribuera certainement à en faire des individus sains pour demain. Mais cette approche ne peut donner des résultats tangibles qui se elle est entreprise très tôt et si les parents donnent à leurs enfants le bon exemple. Or dans la réalité de tous les jours, il en va autrement. En effet on a beau dire et répéter que le surpoids et l'obésité infantile sont des facteurs de risque et que de ce fait il est important de donner à ses enfants une alimentation équilibrée, les parents font pratiquement le contraire. A côté des friandises, des gâteaux à la crème, des pizzas, des Mac do, des sodas, des nombreux verres de thé fortement sucrés, du beurre, fromage, Mssamen, Batbout, crêpes au miel et autres produits gras que l'on donne à tous les repas, il y a le manque d'activité physique qui n'arrange rien. C'est dire tous les problèmes de santé qui peuvent découler d'une telle habitude alimentaire surtout au sein des familles qui maintiennent certaines traditions culinaires qui privilégient les tagines, les sauces ….. Passer outre certaines idées fausses Dans ces conditions, un enfant qui baigne dés son jeune âge dans de telles habitudes alimentaires sera par la force des choses obèse. Quand on parle ici d'enfant obèse, cela ne signifie pas forcément un enfant très gros avec des plis partout, un ventre qui est proéminent… Les pédiatres insistent sur ce point, un enfant obèse n'est pas forcément visuellement énorme, il porte simplement une surcharge graisseuse supérieure à la normale Dans certaines familles, on considère à tort, bien entendu, qu'un bébé qui est dodu est en bonne santé, il est temps de tordre le cou à cette image encore chère à certains parents du bébé rondouillard, le contraire d'un signe de bonne santé. Aujourd'hui, l'obésité et le surpoids sont une réalité qu'on ne peut occulter et beaucoup d'enfants sont concernés par l'obésité, en tous les cas beaucoup plus qu'il y a 30 ou 40 ans. Il est utile de savoir que l'obésité dans l'enfance compromet lourdement l'avenir tant physiologique que psychique et social de l'enfant et diminue l'espérance de vie. Et les deux tiers des enfants obèses le resteront à l'âge adulte Manger ce qu'il faut A cet effet, les parents se doivent de s'investir pleinement dans une démarche préventive afin de lutter efficacement contre l'obésité. Il est donc très important de savoir que les habitudes alimentaires se prennent dès le plus jeune âge, mais la plupart des familles manquent de repères nutritionnels au quotidien. Ils ne sont pas nombreux ceux qui satisfont au repas de 5 fruits et légumes par jour. Leur consommation en aliments complets (pain, riz et pâtes complets) reste insuffisante, tandis que celle de produits et boissons sucrés reste trop importante. Attention aux céréales du petit-déjeuner destinées aux enfants qui sont souvent trop sucrées ou trop grasses, de même qu'aux protéines contenues dans les viandes, les œufs et les poissons, qui engendrent un surpoids lorsqu'elles sont consommées en trop grandes quantités. Pour contrôler un excès de poids chez l'enfant, les pédiatres invitent l'ensemble de la famille, pas forcément à manger moins, mais souvent à manger mieux et également à bouger plus. Pratiquer une activité physique Voiture, ascenseur, télévision, ordinateur ou console de jeux figurent aussi au banc des accusés, comme autant de facteurs de sédentarité. Pas question de faire du sport à outrance, soulignent les pédiatres pour qui la clé de la prévention de l'obésité infantile se trouve en famille, grâce à de petits gestes simples. Encourager votre enfant à pratiquer une activité physique adaptée à son âge, il pourra éventuellement faire du sport avec ses camarades tout en bénéficiant des conseils d'un coach, l'encourager à se dépenser en allant à pied à l'école. Eviter autant que possible les déplacements en voiture pour des petites courses, ascenseur, ne restez pas collé devant le poste de télévision, ne vous accrochez pas toute la journée à votre ordinateur ou console de jeux, des gadgets qui figurent aussi au banc des accusés, comme autant de facteurs de sédentarité Enfin mieux vaut supprimer la collation du matin, mais pas le goûter qui permet à l'enfant d'éviter le grignotage, remplacer les gâteaux pris au goûter par du pain, apprendre à l'enfant à manger lentement afin qu'il sache distinguer la faim de la satiété, l'emmener au marché, lui apprendre à cuisiner. Faire découvrir les couleurs, les odeurs, les goûts, les textures, les saveurs des aliments permet de réconcilier l'enfant avec les fruits et les légumes. Ce sont des moments importants qui resteront gravés dans sa mémoire. Les conseils que nous vous proposons ne sont pas une règle générale, il faut que chacun puisse les adapter à son mode de vie et à la situation socio-économique de sa propre famille, il n'est pas dit que l'on doit dépasser ses limites, manger sainement et équilibré n'exige pas des sommes considérables. On peut acheter des fruits de saison, les oranges, les mandarines, les fraises sont relativement à la portée de tout le monde, il ne faut pas non plus acheter des kilos et des kilos. En conclusion, il est important d'avoir une attitude cohérente, ne pas être dans l'obsession ou la culpabilisation permanente, et ne jamais prendre un enfant obèse ou en surpoids sous l'angle de l'accusation. Il faut essayer de comprendre et de donner des règles de bon sens sur l'alimentation et l'activité physique, en parler avec votre pédiatre, il vous sera de bons conseils pour savoir à partir de quand il doit y avoir une prise en charge, car plus vous agirez tôt mieux cela vaudra D'ici là portez-vous bien.