La rentrée scolaire de cette année sera sûrement marquée du sceau du changement. Et pour cause, le discours royal à l'occasion de la Révolution du Roi et du peuple a tiré la sonnette d'alarme sur la situation du secteur de l'éducation dont il a diagnostiqué minutieusement les maux, défini les enjeux et tracé les voies de réforme. Face à la défaillance du système éducatif national dont la situation, comme le déplore le Souverain, "s'est dégradée encore davantage, par rapport à ce qu'elle était il y a plus d'une vingtaine d'années", le discours royal du 20 août vient souligner l'urgence d'une réforme globale capable de sortir le secteur de l'ornière. Pour Larbi Habchi, membre du bureau central de la Fédération démocratique du travail et parlementaire à la Chambre des conseillers, le discours royal établit un diagnostic précis et concret des problématiques et dysfonctionnements de ce secteur névralgique qui constitue la clé de voûte de tout développement durable. Ce diagnostic doit guider l'action des parties prenantes, y compris les instances gouvernementales, syndicales et partisanes et les secteurs public et privé, pour la mise à niveau du système éducatif national dans le cadre d'un partenariat illustrant la responsabilité collective vis-à-vis de ce secteur inscrit au cœur du projet de société du Maroc, indique M. Habchi dans une déclaration à la MAP. Un tel processus de mise à niveau ne pourra aboutir sans l'investissement dans le capital humain en termes de formation, de formation continue et de motivation, insiste le syndicaliste, appelant à accorder une importance particulière à la formation aux nouvelles technologies afin de favoriser l'éclosion d'un système d'enseignement moderne et réactif aux changements en cours sur le plan national et international. De l'avis de Said Kachani, président de la Confédération nationale des associations des parents et tuteurs d'élèves au Maroc, le discours royal du 20 août donne une nouvelle chance aux efforts pour le redressement du système éducatif et devra ouvrir la voie à un dialogue national traitant en profondeur des problématiques et des pistes de réforme. "On ne peut plus se permettre le luxe de dilapider les chances qui nous sont offertes pour hisser notre système d'éducation au niveau des attentes des Marocains", martèle l'acteur associatif qui considère, dans une déclaration à la MAP, que la faillite du système éducatif national est le résultat de plusieurs années de gestion à la petite semaine dont il faut se séparer définitivement. Il ne s'agit pas, cela dit, de faire table rase du passé, mais plutôt de tirer les enseignements qui s'imposent pour remédier aux faiblesses constatées et capitaliser sur les points forts afin de mettre sur les bons rails une réforme qui n'a que trop tardé, soutient M. Kachani. Il souligne, à cet égard, la pertinence du discours royal qui plaide pour une stratégie claire et bien articulée transcendant les programmes gouvernementaux, limités dans la durée, pour s'inscrire dans une vision à long terme permettant l'amélioration des indicateurs quantitatifs et qualitatifs du secteur. L'acteur associatif, qui rejoint M. Habchi sur le fait que la mise à niveau du champ éducatif relève de la responsabilité partagée de tous les intervenants, appelle, en sa qualité de président de la Confédération nationale des associations des parents et tuteurs d'élèves au Maroc, le gouvernement à impliquer constamment les associations des parents d'élèves dans les efforts visant le développement du secteur et à les doter des moyens leur permettant de mener à bien leurs missions. Tous s'accordent donc à souligner la pertinence du discours royal du 20 août en tant que feuille de route pour la prochaine rentrée scolaire et les années à venir, qu'il incombe au gouvernement et à ses partenaires socioéconomiques d'opérationnaliser afin de mettre un terme à de longues années d'anarchie et de poser les jalons d'un système d'éducation digne de notre pays.