Tractations pour la formation de la nouvelle équipe gouvernementale Aucun désaccord n'est venu interrompre jusqu'à présent les négociations en cours pour la formation d'une nouvelle équipe gouvernementale avec la participation pressentie du Rassemblement national des indépendants (RNI), parti de la Colombe, après le retrait du Parti de l'Istiqlal. Ces pourparlers avancent donc normalement et sans surchauffe ni précipitation. Ils sont déjà à leur troisième round, tenu lundi et au cours duquel le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, également secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) et le président du RNI, Salaheddine Mezour, ont examiné le mémorandum dans lequel le RNI définit les grandes lignes de ses priorités politiques, économiques et sociales pour la réussite de l'expérience gouvernementale. A l'issue de ces entretiens, le chef de gouvernement a quand même demandé au président du RNI de faire des propositions opérationnelles et plus concrètes sur la future architecture du gouvernement ainsi que sur les nouvelles priorités et la manière de gestion des relations entre les membres de la nouvelle majorité. Dans le cadre de ses négociations avec le chef de gouvernement, le président du RNI, lui a remis lundi 12 août un mémorandum contenant les priorités politiques, économiques et sociales nécessaires pour la réussite de l'expérience gouvernementale, dans la vision du RNI. Selon des sources du RNI, ce mémorandum de 4 pages seulement définit les conditions requises pour permettre au gouvernement II de la coalition dirigée par le PJD de réussir dans sa mission. Au niveau politique, le RNI estime nécessaire l'adoption d'un agenda clair et précis pour le vote des lois organiques prévues et un planning pour l'élection de la Chambre des Conseillers avec comme corollaire la régionalisation avancée. Au niveau économique, le RNI suggère la mise en valeur de nouvelles ressources comme l'immobilier et l'économie sociale, tout en accordant la priorité à la réforme de la Caisse de compensation et des Caisses de retraite, sans oublier pour ce faire d'impliquer tous les acteurs politiques et sociaux concernés dans la cadre de la mobilisation requise par ces réformes. Sur le plan social, le mémorandum du RNI insiste sur la nécessité de rétablir le plus vite possible la paix sociale, à travers la relance du dialogue social avec les partenaires sociaux dont en premier lieu les syndicats et les autres forces sociales dans l'objectif de satisfaire un certain nombre de revendications sociales. Selon le RNI, le rétablissement de la paix sociale est une condition indispensable pour que le gouvernement puisse travailler dans des conditions convenables et procéder aux réformes attendues. Apparemment donc les négociations se poursuivent sans interruption aucune, étant donné que toutes les parties concernées sont animées par la volonté de travailler la main dans la main pour la réussite de l'expérience gouvernementale et dans l'intérêt du pays. Le Maroc a intelligemment négocié la conjoncture créée par le printemps arabe et en est même sorti doté d'une nouvelle Constitution au contenu avancé et qui ne demande d'ailleurs qu'à être mise en œuvre de manière saine et démocratique pour la promotion d'une nouvelle ère de développement, de prospérité et de démocratie dans le pays. A peine le troisième round terminé, l'on parle déjà du quatrième, qui serait programmé pour la semaine à venir dans le but d'aborder le volet concret de l'architecture gouvernementale et de la liste des postes ministériels, bien que visiblement cette question ne semble pas être la première motivation du RNI, qui cherche avant tout à préserver l'unité de ses rangs et à faire face à la gronde de certains de ses cadres convoitant des postes ministériels. Pour Mezouar, cette question sera la dernière à aborder dans ses négociations avec Benkirane car l'essentiel pour lui est de parvenir à avoir au bout du compte une équipe gouvernementale homogène, soudée, efficace et performante.