Casablanca et les quartiers poubelles C'est une réalité amère de savoir que la ville nommée blanche est devenue une ville poubelle. Un constat général dans toute la métropole. Quasiment dans tous les quartiers, on rencontre ici et là ordures et déchets qui envahissent le quotidien des citoyens, surtout en ce mois sacré de Ramadan. A Sidi El Bernoussi, des sacs en plastique ont atteint un seuil incroyable, polluant et dégradant ainsi le paysage. Des toupies à ordures sont toutes bourrées. Couronnant en orgueil le milieu des routes, elles font le bonheur des écumeurs de poubelles. Même si l'odeur est débordante, les chercheurs d'ordures attendent le bon moment pour profiter des bouteilles en plastique, des cannettes et fouillent les infimes poubelles de chaque rue et boulevard. Des nécessiteux vêtus d'haillons passent des heures à fouiner attentivement les moindres sacs en plastique avec l'espoir de trouver quelque chose qui pourrait rapporter. Certains cherchent uniquement des objets en plastique et des boîtes de conserve, tandis que d'autres visent des morceaux de carton ou des bouteilles en verre qu'ils revendront par la suite. Le prix de ces ordures? «50 centimes le kilo». Pendant ce mois de ramadan, les déchets augmentent d'une manière incroyable. Pourtant, les poubelles sont insuffisantes par rapport aux nombres d'habitants, ce qui engendre bien naturellement des conditions d'hygiène déplorables. Une vérité indéniable : le citoyen doit également assumer une part de responsabilité pour tout ce qui l'entoure, garder la beauté de sa ville, via des reflexes qui passent d'abord par la sensibilisation, l'éducation, les bonnes habitudes chez la population casablancaise. Reste le principal facteur, notamment l'évacuation des déchets qui ne se fait pas dans de très bonnes conditions et les défaillances des services concernés qui paraissent comme des gouttes d'eau dans une mer car le ramassage et le recyclage sont loin de répondre à la demande. La solution à pourvoir pour palier à ce fléau réside entre autres dans l'interdiction du sachet en plastique et son remplacement par le sac en tissu. Ces sachets non-biodégradables nécessitent des millions d'années pour se dégrader. Un danger que la direction de l'Environnement et les défenseurs de la nature ont toujours rappelé. Cette situation est en contradiction avec les objectifs de tourisme du Maroc. Elle contribue à dévaluer l'image du Maroc aux yeux des visiteurs étrangers surtout lorsqu'ils photographient les images qui collent dans leur tète.