Habitat, urbanisme et politique de la ville Prochaine création de six nouvelles Ecoles nationales d'architecture, de quatre nouvelles Agences urbaines et d'un Comité interministériel de la politique de la ville. Le secteur de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville compte désormais renforcer ses structures et moyens pour les hisser au niveau de ses ambitions. Le Conseil de gouvernement, réuni jeudi à Rabat, a en effet adopté trois projets de décrets relatifs à la création de six nouvelles écoles nationales d'architecture, de quatre agences urbaines et d'un comité interministériel permanent de la Politique de la ville. Six nouvelles écoles d'architecture Six nouvelles écoles d'architecture seront créées dans les villes de Fès, Marrakech, Casablanca, Agadir, Oujda et Tétouan, aux termes d'un projet de décret, adopté par le Conseil de gouvernement. Présentant ce décret, le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdellah a affirmé que ce projet vise le renforcement du dispositif de formation publique dans le domaine de l'architecture, en vue d'augmenter l'offre publique dans ce domaine et d'élargir la capacité d'accueil. Pour le ministre, il s'agit d'ouvrir l'accès des grandes écoles au profit d'un plus grand nombre d'étudiants pour exercer leur droit constitutionnel au choix de l'enseignement auquel ils aspirent. L'ouverture desdites écoles s'effectuera progressivement en deux phases, a-t-il dit, précisant que durant la première phase, il sera procédé à la création de trois écoles dans les villes où se situent actuellement les annexes relevant de l'Ecole nationale d'architecture de Rabat, à savoir Tétouan, Fès et Marrakech. Dans une phase ultérieure, il sera procédé à l'horizon 2015, si les moyens financiers et humains le permettent, à la création de trois autres écoles. Selon le ministre, la création de ces six écoles a pour objectifs le renforcement de l'offre publique en matière de formation en architecture pour réduire l'écart considérable entre les demandes d'accès et les places disponibles et la capacité d'encadrement et d'accompagnement pédagogique et scientifique. Il faudra aussi remédier au déséquilibre flagrant entre la demande d'accès à l'ENA, combler le déficit en architectes constaté au niveau des agences urbaines et au niveau des collectivités territoriales et atténuer le phénomène de concentration des professionnels dans les grandes villes qui accueillent plus de 60% des architectes et assurer une répartition équitable des architectes à travers le territoire national. Le but ultime de ce projet est de mettre à niveau le dispositif de formation pour permettre au pays de disposer de suffisamment d'architectes pour accompagner les grands chantiers de développement en cours ou en projet et répondre aux besoins de l'économie nationale, estimés à 3.000 architectes. Pour renforcer et soutenir ce chantier, le ministère a décidé de mettre en place un pôle de compétences comprenant l'Ecole nationale d'architecture, l'Institut national d'aménagement et d'urbanisme et l'Institut de formation des techniciens de Meknès, en vue de mutualiser les ressources humaines et matérielles dédiées à l'encadrement pédagogique, à la recherche scientifique, à la documentation, à la formation continue et aux échanges de l'expertise internationale. Selon Nabil Benabdellah, le projet de décret portant création d'agences urbaines à Taroudant, Berrechid, Larache et Skhirat-Témara, a pour but de combler les déficits constatés au niveau de ces villes et de rapprocher l'administration des administrés. C'est ainsi que l'Agence urbaine de Taroudant dont le siège est la ville de Taroudant, et qui faisait partie du ressort territorial de l'Agence urbaine d'Agadir, aura comme ressort territorial trois provinces (Taroudant, Tizinit et Sidi Ifni) et 133 communes (dont 12 urbaines) avec une superficie globale de 30.000 km2. L'Agence urbaine de Berrechid dont le siège la ville de Berrechid faisait partie du ressort territorial de l'Agence urbaine de Settat. Elle aura comme ressort territorial deux provinces (Berrechid et Benslimane) et 29 communes (dont 11 urbaines) avec une superficie globale de 5300 km2. L'agence urbaine de Larache dont le siège est la ville de Larache faisait partie du ressort territorial de l'Agence urbaine de Tétouan. Elle aura comme ressort territorial deux provinces (Larache et Ouezzane) et 29 communes (dont 11 urbaines) avec une superficie globale de 4500 km2. L'agence urbaine de Skhirat-Temara, dont le siège est la préfecture de Témara, faisait partie du ressort territorial de l'Agence urbaine de Rabat-Salé. Elle aura comme ressort territorial la préfecture de Skhirat-Témara et 10 communes (dont 5 urbaines) avec une superficie globale de 1000 km2. La création de ces quatre agences urbaines a pour but ultime la consécration de la politique de proximité et du rapprochement de l'Administration des citoyens, selon le ministre. Mise en œuvre de la politique de la ville Présentant le décret instituant le Comité interministériel permanent de la Politique de la ville, le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville a indiqué que ce projet vise à mettre en œuvre le volet du programme du gouvernemental relatif à la politique de la ville, étant donné qu'il vient concrétiser les recommandations du débat national sur ce sujet. Il s'agit de mettre en place un cadre institutionnel et réglementaire devant veiller à assurer la convergence et l'intégration des programmes sectoriels et garantir une meilleure coordination des politiques publiques tant au niveau de leur conception qu'au niveau de leur mise en œuvre dans les zones urbaines sensibles et les secteurs sous équipés. Cette nouvelle approche est basée sur le volontarisme, la participation de tous les acteurs concernés et la contractualisation des engagements convenus, et ce dans le but de créer des villes durables, productives des richesses, compétitives, solidaires, et inclusives capables d'intégrer les différentes couches sociales et de répondre aux besoins des habitants et ce à travers la réalisation des différents équipements de base et des projets structurants nécessaires. Ce faisant, la politique de la ville va contribuer à donner un contenu concret aux droits économiques, sociaux et culturels consacrés par la constitution. L'expérience des premiers projets de la politique de la ville lancés par le ministère en partenariat avec les départements gouvernementaux et les collectivités territoriales concernés a montré le besoin pressant d'un outil institutionnel interministériel capable d'assurer la convergence en amont des différents programmes sectoriels pour aboutir à des projets intégrés au niveau des villes. Ledit comité interministériel permanent de la politique de la ville permettra également d'assurer l'intégration et la convergence lors de l'élaboration des projets, leur financement et leur mise en œuvre, un résultat qui n'a été obtenu, lors des premiers projets retenus durant la première phase, que grâce à la forte mobilisation des différents partenaires et intervenants, ce qui nécessite une pérennisation de ce processus à travers un outil institutionnel efficace. Ainsi, ce projet de décret propose la mise en place d'un comité interministériel, placé sous la présidence du chef de gouvernement et comprenant les différents départements gouvernementaux en rapport direct avec la politique de la ville. Ce comité est chargé notamment de définir les orientations générales de la Politique de la ville, de Mobiliser les départements gouvernementaux pour activer la contractualisation des projets de la politique de la ville et veiller au respect des engagements des différents intervenants, de Proposer les mesures de nature à assurer l'intégration et la convergence des projets intégrés des villes, et d'évaluer les politiques publiques urbaines ainsi que le bilan des projets exécutés dans le domaine de la politique de la ville. Ledit comité tient une session ordinaire chaque année, selon l'ordre du jour proposé par le ministère de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville qui en assure le secrétariat et il peut se réunir chaque fois qu'il est nécessaire, sur demande de son président.