7e congrès mondial de l'éducation à l'environnement à Marrakech Tous ceux qui plaident pour un nouveau modèle de développement respectueux de l'environnement et du devenir des générations futures sont réunis depuis dimanche à Marrakech pour le 7è Congrès mondial de l'éducation à l'environnement (WEEC), qui se tien sous le thème de «l'éducation à l'environnement et les enjeux d'une meilleure harmonie ville-campagne». Les travaux de ce congrès, placé sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, se sont ouverts sous la présidence de SAR la Princesse Lalla Hasnaa, présidente de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l'Environnement, qui a donné lecture d'un message royal aux participants, selon lesquels, la protection de l'environnement est un défi majeur pour l'humanité. Pour y parvenir, il est nécessaire de procéder à un double changement des mentalités et des comportements dans le sens de mieux coordonner les actions de développement avec les besoins de préservation de l'environnement et surtout d'éducation à l'environnement, sachant que l'implication collective et la sensibilisation sont un outil indispensable à utiliser dans le cadre de cette stratégie, prônée par les Nations unies et les organisations internationales. Tous les Etats du monde sont appelés à participer à cet effort collectif en faisant de la protection de l'environnement et de l'éducation à l'environnement un objectif majeur de leur politique de développement qui doit faire de la lutte contre le gaspillage et l'exploitation sauvage des ressources naturelles son fer de lance. C'est dans un environnement sain, qu'on est sûr d'avoir des citoyens en bonne santé, rappelle-t-on à cette occasion. Pour le Maroc, la protection de l'environnement et l'éducation à l'environnement constituent un enjeu majeur. Le pays fait face depuis son indépendance à un exode rural fleuve qui se poursuit toujours, rendant de plus en plus problématique la gestion des villes du pays et le développement des populations urbaines. Dans son message aux participants, SM le Roi Mohammed VI insiste sur l'importance de cette rencontre en matière de recherche et de concertation et rappelle que le Maroc a pleinement conscience qu'une croissance économique forte et soutenue, couplée à un développement social équilibré requiert l'adoption d'une politique volontariste de protection de l'environnement. Une politique qui s'appuie sur la mobilisation des énergies et la concentration de tous les efforts nationaux pour assurer un développement durable où les dimensions économique et écologique vont de pair. Le Maroc a été parmi les pays précurseurs ayant adhéré aux principes de la «Déclaration de Rio», à «l'Agenda 21» et aux accords environnementaux multilatéraux. Il déploie également d'importants efforts au niveau des plans juridique et institutionnel pour se doter de programmes intégrant la dimension écologique dans les différentes politiques publiques nationales, précise le message royal. Tous les intervenants à l'ouverture de cette rencontre ont insisté sans exception aucune sur la portée des travaux de ce congrès visant à placer la dimension environnementale au cœur des préoccupations de tous les pays et de la communauté internationale. Il ne faut plus perdre de temps pour y parvenir, selon le secrétaire général du réseau WEEC, Mario Salomon, qui a estimé que le congrès sera notamment marqué par l'établissement de partenariats visant à appuyer les initiatives locales, régionales et internationales en matière de protection de l'environnement. Le monde se trouve confronté au défi d'assurer un développement juste et durable, alors que la priorité doit être accordée à la préservation de la biodiversité, la réduction des effets de la pollution et l'utilisation responsable des ressources naturelles, a-t-il dit, appelant à un nouveau modèle de développement tenant compte de la nécessité de préserver de l'environnement à léguer aux générations futures. Pour sa part, la directrice générale de l'UNESCO, Mme Irina Bokova a indiqué que l'éducation au développement durable demeure la clé pour la vulgarisation des nouvelles compétences et l'instauration de la culture de la durabilité. Pour ce faire, a-t-elle dit, il est impératif de renforcer le système éducatif, de promouvoir la formation des enseignants et la réforme des curricula, tout en vulgarisant l'éducation aux valeurs et aux compétences liées à la durabilité, estimant qu'il ne peut y avoir de durabilité de l'éducation sans éducation à l'environnement, laquelle doit être au cœur de la stratégie rénovée du développement durable. De son côté, le directeur général de l'ISESCO, Abdulaziz Othman Al Twaijiri, a mis en relief le rôle actif que le Maroc joue dans l'action islamique commune visant la protection de l'environnement et la diffusion de la culture environnementale. Selon lui, le thème de ce congrès revêt une importance cruciale, eu égard au rôle que joue l'éducation à l'environnement dans le développement des sociétés, l'amélioration des niveaux de vie des populations, et la réduction des disparités entre les villes et les campagnes, estimant que la protection de l'environnement demeure une entreprise délicate qui repose sur trois éléments à savoir : l'éducation, la culture et la loi. «L'éducation à l'environnement et les enjeux d'une meilleure harmonie ville-campagne», thème de la rencontre évoque un sujet on ne plus décisif pour le Maroc, comme dans beaucoup d'autres pays où on assiste à un exode rural massif et à une forte transmutation urbaine. Ce phénomène sera de plus en plus accentué par les changements climatiques. En marge du thème central du congrès, différents sujets touchant à l'éducation et à l'environnement seront traités. Ils seront articulés en une douzaine de niches thématiques, animées par nombre de spécialistes venus de tous les coins de la planète.