Rester jeune, dynamique et en bonne et parfaite santé, c'est le souhait le plus partagé par grand nombre de nos concitoyens quand il est question de la santé des uns et des autres. Ce souhait est en train de se réaliser, grâce aux progrès que réalise la médecine, à l'amélioration de la qualité de vie, à une alimentation de plus en plus variée et équilibrée, à l'hygiène de vie qui est meilleure qu'autrefois... Mais pour rester jeune et en bonne santé il faut aussi observer de bonnes attitudes de vie et éviter les facteurs de risque , éviter de fumer et de boire de l'alcool, pratiquer une activité sportive même modérée et en fonction de l'âge des uns et des autres sans risque de fracture, se préserver du froid ou au contraire de la canicule, garder le contact avec ses proches et amis et ne pas s'isoler. Qu'est ce que le vieillissement ? Il n'est pas facile de connaître le mécanisme intime du vieillissement. Ce sont sans aucun doute ces zones d'ombre que l'homme cherche à percer pour mieux guérir les maladies dues au vieillissement et pallier les handicaps de l'âge. On comprend mieux dès lors pourquoi le vieillissement est devenu un sujet de préoccupation de nos jours. Généralement les personnes autour de 70, 80 ans sont considérées comme faisant partie de la catégorie sociale du troisième âge qui commence en général dès l'âge de la retraite. Le vieillissement est un processus qui progresse au fur et à mesure du temps. Aujourd'hui l'espérance de vie a augmenté et la santé s'améliore avec les progrès de la médecine et les conditions de vie qui sont meilleures. Avec l'avancée de l'âge viennent les modifications physiques et physiologiques d'une personne. Le corps est un peu comme une machine mais qui s'use avec le temps. Ce qui entraine une fragilité, une vulnérabilité physique et physiologique. On pensait que l'homme conservait intactes ses facultés intellectuelles jusqu'à la soixantaine, mais Selon une étude menée par l'Inserm et l'University College de Londres, et publiée dans le British Medical Journal (BMJ), la dégradation des capacités cognitives de l'homme commenceraient à décliner dès l'âge de 45 ans. Notre capacité à raisonner et à comprendre commence à décliner dès l'âge de 45 ans écrit l'Insern (Institut national de la santé et de la recherche médicale) dans un communiqué qui accompagne la parution, ce vendredi, d'un article dans le British Medical Journal (BMJ). Des tests de mémoire, de vocabulaire, de raisonnement et d'expression orale ont été réalisés sur 5.198 hommes et 2.192 femmes âgés de 45 à 70 ans, dans le cadre d'une vaste étude dite "cohorte Whitehall II", de suivi médical sur dix années et basée sur des tests individuels. Les résultats montrent que les performances cognitives (sauf pour les tests de vocabulaire) déclinent avec l'âge et ce d'autant plus rapidement que les gens sont plus âgés écrit l'Inserm. Parmi les tests, il était par exemple demandé aux participants de dresser en un temps compté la liste de tous les noms d'animaux commençant par la lettre «S» qui leur venaient à l'esprit. Sur 10 ans, les performances globales en termes de raisonnement ont décliné de 3,6% pour les hommes de 45 à 49 ans, et de 9,6% pour ceux âgés de 65 à 70 ans. Chez les femmes, la baisse est identique (-3,6%) pour la première tranche d'âge et moins accentuée (-7,4%) de 65 à 70 ans. Selon l'auteur de ces recherches et de l'étude qui a été menée par l'Inserm et l'University College de Londres, il est important de déterminer l'âge auquel le déclin cognitif commence parce qu'il est probablement plus efficace d'agir dès le début du déclin, avec notamment des médicaments, pour changer les trajectoires du vieillissement cognitif. Des études basées sur l'imagerie médicale ont révélé l'existence de lésions dans le cerveau des années, voire des décennies avant que les signes extérieurs de démence puissent se remarquer. Les lésions de la maladie d'Alzheimer sont très fréquentes dans la population: à 47 ans, la moitié de la population en présente au moins une, même si celle-ci ne s'exprime pas forcément par des signes cliniques. Les résultats auxquels a abouti cette étude, soulignent l'importance de faire porter les recherches sur la maladie d'Alzheimer sur des sujets jeunes. Il est essentiel de mieux comprendre les mécanismes de cette pathologie qui se développe de façon exponentielle avec le vieillissement de la population». Bien que l'étude ne s'intéresse pas à l'état de santé général des volontaires, les auteurs rappellent que d'autres travaux ont montré un lien entre une bonne santé cardiaque et un moindre risque de développer une démence. L'impact positif du régime méditerranéen, d'une activité physique régulière et des activités stimulantes comme la lecture ou même les jeux d'entraînement cérébral sur console ont également fait l'objet de publications. Plus on se sert de son cerveau, moins il s'use Si des facteurs génétiques interviennent dans le vieillissement du cerveau, l'hygiène de vie, la stimulation intellectuelle, l'alimentation, l'activité sociale participent à préserver les neurones. Autant de pistes pratiques sur lesquelles chacun peut agir. Ci-dessous cinq règles d'or pour un cerveau tonique : exercez, analysez, mémorisez... tel pourrait être le leitmotiv du brain building ou gymnastique cérébrale. Le cerveau se construit par une activité cognitive tout au long de la vie. Dès la petite enfance, les stimulations permettent de mettre en place et de développer les réseaux de neurones. Par la suite, plus les synapses - zones qui relient les cellules nerveuses entre elles - seront sollicitées, plus elles formeront de nouvelles connexions et se maintiendront si elles sont entretenues, retardant ainsi l'apparition de maladies neurodégénératives. Ces observations ont ouvert un nouveau marché de l'entraînement des méninges. Jeux, méthodes, guides pratiques destinés à améliorer ses capacités cérébrales enregistrent un réel engouement du public. Ainsi, le programme d'entraînement cérébral du Dr Kawashima sur la console DS s'est vendu à plus de 10 millions d'exemplaires dans le monde. «Des contenus ludiques mais pas toujours scientifiques», selon Jocelyne de Rotrou, neuropsychologue à l'hôpital Broca à Paris, qui souligne que de multiples activités et jeux ont ce rôle de stimulation, que ce soit le Scrabble, la belote, les échecs ou tout autre jeu de logique, le bricolage, et même les rêveries selon une récente étude canadienne. Par ailleurs, il faut varier ses activités pour mobiliser les différentes régions du cerveau, et s'exercer régulièrement, les compétences acquises commençant à régresser lorsque les structures cognitives ne sont plus sollicitées. C'est vrai à tout âge, et plus encore en vieillissant. «Nous perdons alors des facultés d'attention et de concentration dans les différentes mémoires, et notamment dans la mémoire du travail, qui nous permet de planifier, d'anticiper, explique Jocelyne de Rotrou. Il est plus difficile d'évacuer les parasites lorsque nous avons besoin de nous concentrer, de même qu'éliminer d'anciens apprentissages pour en acquérir de nouveaux. Si des stratégies permettent d'améliorer la plasticité cérébrale, elles ne sont pas suffisantes. Les facultés de mémorisation et de concentration dépendent aussi de l'état de santé physiologique et psychologique de chaque personne.» De nombreuses études font état des effets du stress sur le cerveau. Il sécrète une hormone, la corticostérone, dans l'hippocampe - structure du cerveau dédiée à la mémoire -, substance qui vient booster les récepteurs présents dans les synapses, et, par effet domino, les neurones. Mais générée en trop grande quantité, cette hormone produit des effets délétères et ralentit le fonctionnement cérébral. D'où la nécessité d'apprendre à contrôler ses émotions. Mais aussi de veiller à la qualité de son sommeil. «Il est vital pour renforcer les connexions cérébrales, doper les capacités mentales, consolider les souvenirs», poursuit Jocelyne de Rotrou. Il a ainsi été démontré que le sommeil permet de digérer les informations de la journée, de transférer les informations stockées dans l'hippocampe vers le cortex préfrontal du cerveau afin de laisser la place pour acquérir de nouvelles connaissances. L'art de se nourrir intelligemment L'esprit a sa nourriture. Le Pr Jean-Marie Bourre, nutritionniste, propose un menu de bon aloi composé d'une quarantaine de nutriments indispensables au bon maintien de nos facultés cérébrales. On commence par un quart de baguette de pain quotidien à tous les repas, pour son glucose, lentement digéré et source essentielle d'énergie pour le cerveau qui en consomme 1 milligramme par minute. Une tranche de jambon ou de fromage constitue un excellent supplément qui vient ralentir la diffusion de ce sucre lent dans l'organisme - n'oublions pas que notre matière grise a besoin de se nourrir la nuit. Les protéines animales (œufs, poissons, fruits de mer, viandes) à tous les repas participent à la fabrication de neuromédiateurs entre les neurones. Le fer (moules, crevettes), permet une bonne oxygénation du cerveau. Sans omettre les graisses et acides gras dont l'acide cervonique ou DHA, de la famille des oméga 3 (maquereau, saumon, fruits de mer, hareng, huile de colza, de noix) et l'acide arachidonique, de la famille des oméga 6 (huiles végétales et viandes), dont les carences altèrent la vision et les facultés d'apprentissage. Le poisson riche en acides gras et en minéraux - l'iode, vital pour la croissance du cerveau, et le sélénium, un antioxydant - est particulièrement recommandé. Il regorge aussi de vitamines, la B12 notamment, qui assure une bonne fabrication des neuromédiateurs. Les huîtres, les rognons ou les haricots blancs fourniront le zinc nécessaire pour éviter les difficultés d'apprentissage. Les fruits et légumes apportent leur lot de vitamines utiles. Certaines sont à privilégier : la vitamine E (huile de tournesol, noisettes, avocats, asperges...), qui participe au maintien des structures cérébrales, la vitamine B9 (petits pois, épinards, lentilles, foie gras...) qui aide à con server ses facultés de mémorisation et la vitamine B1 (blé, jambon, asperges, choux...) pour ses effets protecteurs contre les états dépressifs. L'esprit social active les méninges Le cerveau est un organe social. Il a besoin pour s'activer d'interagir avec ses semblables. C'est pourquoi il est primordial de conserver des liens sociaux tout au long de sa vie, d'en tisser de nouveaux, de bâtir des projets, d'entreprendre, de rester curieux. L'étude Honolulu Asia Aging Study menée sur une cohorte de 2.500 sujets a montré que les personnes ayant un engagement social faible étaient plus facilement dépressives et développaient plus fréquemment la maladie d'Alzheimer à un âge avancé. Dans la même lignée, une récente enquête, réalisée par des chercheurs du King's College de Londres, a révélé qu'une vie professionnelle prolongée retarde l'apparition de cette pathologie. Un bénéfice relativement important puisque, d'après les calculs des scientifiques, chaque année de travail supplémentaire permettrait de gagner six semaines sur les premiers symptômes de la maladie. «Le lien social, l'activité professionnelle aident à maintenir les facultés cognitives du cerveau. Ils participent à constituer une «réserve cognitive» bénéfique contre le vieillissement cérébral», affirme le Pr Françoise Forette. Et plus la profession est exigeante intellectuellement, plus les fonctions cognitives seront solides au moment de l'âge de la retraite. Les bienfaits d'une activité physique régulière sur l'organisme et sur le cerveau ne sont plus à démontrer. Elle diminue l'anxiété tout en améliorant l'oxygénation du cerveau, améliore la fabrication des facteurs trophiques, qui aident les neurones à mieux conserver leurs terminaisons nerveuses, et contribue à augmenter le débit sanguin cérébral, ce qui protège le cerveau des lésions cérébrales et limite le déclin lié au vieillissement. A pratiquer donc une trentaine de minutes chaque jour, tout en surveillant l'état général de son organisme par des bilans de santé réguliers. Il s'agit là de dépister et de traiter au plus tôt toute apparition d'hypertension, de diabète, de taux élevé de mauvais cholestérol, autant de pathologies qui participent à détériorer les vaisseaux sanguins, entraînant des répercussions dans le fonctionnement cognitif. Aujourd'hui avec l'espérance de vie, les Marocains vivent plus longtemps (74 ans pour les hommes et 76 pour les femmes). Il faut mettre à profit ces années gagnées pour profiter pleinement et sainement de l'existence. Malheureusement ce n'est pas souvent le cas, car beaucoup de personnes une fois la soixantaine arrivée partent en retraite et du jour au lendemain, ils ne savent plus quoi faire. La source principale de déclin cognitif, c'est la retraite. Tout le monde la défend mais c'est le principal poison. Conclusion : Ne prenez pas de retraite, travaillez toujours, vous serez en bonne santé. Selon le Haut-Commissariat au plan (HCP), l'espérance de vie des Marocains dépasse 72 ans et l'effectif des personnes âgées est passé de 833.000 à 2,9 millions entre 1960 et 2012, soit un rythme annuel d'augmentation de 2,4%, supérieur à celui de l'ensemble de la population du Maroc qui se situe à 2%. Plus encore, le HCP prévoit qu'à l'horizon de 2050, cet effectif devrait atteindre 10 millions de personnes, soit un accroissement annuel de 3,3% (contre 0,6% pour l'ensemble de la population du Maroc). Le poids démographique des personnes âgées serait alors de 24,5% au lieu de 9% actuellement. Cette évolution rapide s'explique par la progression de l'espérance de vie à la naissance de 47 ans au début des années 60 à 74,8 ans en 2010 et l'arrivée aux âges avancés de cohortes nombreuses issues d'époques à fécondité élevée. D'un autre côté, le HCP indique qu'en 2012, l'effectif des femmes âgées s'élève à 1,5 million, soit 100.000 de plus que les hommes et atteindrait 5,4 millions en 2050, soit 700 000 de plus. «Ceci est dû au fait que les femmes ont une espérance de vie plus élevée qui est estimée à 75,6 ans à la naissance et à 21,6 ans à 60 an