La valse des entraîneurs continue au Maroc. Les derniers à avoir jeté l'éponge sont Fouad Sahabi de la JSM Laayoune et Aziz karkach du KAC Kenitra. Les deux techniciens ont été en poste dans leur club respectif depuis le début de la saison du championnat national de 1ère division de football qui observe actuellement une trêve hivernale de 40 jours environ. Les deux entraîneurs concernés ont dû attendre la fin de la phase « aller » pour rendre le tablier après un semi-parcours dans la douleur. Les deux clubs, JSM et KAC, occupent l'avant dernière place avec 15 points chacun, ils sont distancés de 18 points par le FUS en tête du classement. Sur 15 matches, la JSM a réussi 4 victoires, fait 3 nuls et subi 8 défaites avec une moyenne faible de buts, 11 marqués contre 15 encaissés. Le KAC qui a un match en moins, n'a remporté que deux victoires contre 9 nuls et 3 défaites. Il a pratiquement la même moyenne maigre de buts, 12 inscrits contre 15 encaissés. Plusieurs points communs partagent les deux clubs dont l'instabilité technique est devenue monnaie courante, non seulement des clubs sahraoui et gharbaoui mais de la majorité des clubs marocains qui engagent des entraineurs sans objectifs et à n'importe quelle période, quitte même à trois ou deux journées de la clôture de la saison. Et à chaque fois on parle de séparation à l'amiable comme c'est le cas pour Sahabi qui vient d'être remplacé à la JSM par son alter-égo Aziz Karkach. Ce dernier qui a vécu de grands problèmes créés par les opposants du président démissionnaire, Hakim Doumou, n'a pu réussir aucune victoire à Kenitra. Il a été souvent menacé par certains énergumènes de quitter le club depuis la première victoire dans un match disputé à Rabat en ouverture du championnat au détriment du Raja jusqu'à la seconde et la récente à Khouribga devant l'OCK. Il n'a pas été atteint par cette séparation forcée. Il ne chôme pas, il a vite retrouvé son boulot au sein du club sahraoui qui a pris l'habitude de disputer les 30 matches du championnat national avec pas moins de 3 à 4 entraineurs. Sahabi, quand à lui, va continuer avec sa seconde fonction, celle d'analyste technique pour une chaîne marocaine en attendant d'être sollicité, encore une fois et pourquoi pas, par la même équipe sahraouie si jamais Karkach ne tient pas bon ou n'arrive pas à s'en sortir. La double fonction de certains entraineurs marocains qui brillent par leur débat technique dans certaines chaînes nationales, allant même jusqu'à critiquer leurs confrères et s'immiscer dans leurs affaires et choix technico-tactiques, est une autre histoire qui perturbe le football marocain, car on ne peut pas être juge et partie en même temps. Ce qui n'est pas du tout dans l'intérêt des entraîneurs marocains devenus aujourd'hui plus nombreux au championnat national. Sur 16 équipes, seulement deux à trois sont aujourd'hui dirigées par des coaches étrangers. Le Raja par le Français Bertrand Marchand et le WAF par le Suisse Charly Roessli. L'autre suisse, Michel De castel, vient de quitter le WAC qui s'apprête à engager un autre technicien étranger après l'offre de M'hamed Fakhir qui n'a pas connu de suite. Dans l'ensemble, huit clubs ont été contraints de changer d'entraîneurs à la mi-saison. Ce qui est anormal dans un championnat que les dirigeants au sein de la FRMF qualifient de professionnel dans sa première édition. De quel professionnalisme parle-t-on… ? De certains pays arabes voisins comme l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte… d'autres pays arabes du golfe comme l'Arabie Saoudite, les Emirats, le Qatar… ou le véritable professionnalisme dans les pays européens ? Et quoi qu'il en soit, le métier d'entraîneur est respecté dans tous ces pays et par leurs instances dirigeantes et par les clubs et par les coaches mêmes. Sauf au Maroc où les clubs changent d'entraîneurs comme ils changent de chemises. A qui le prochain tour… ? Au suivant…