Après l'Afrique du Sud, direction l'Afrique du nord, où la 30e CAN sera accueillie par le Maroc en 2015. Ce dernier doit tirer les leçons de la CAN 2013, qui vient de s'achever dimanche dernier par une 3e couronne au profit du Nigéria. Et qui fut, malgré de nombreux couacs, relativement bien réussie par les Sud-Africains. Ce qui est tout à fait normal, quand on sait que depuis la chute du régime de l'apartheid, il y a une vingtaine d'années, l'Afrique du Sud a rapidement engrangé une bonne expérience en matière de grands tournois. Ce pays a été en effet «choyé» par l'octroi de l'organisation de plusieurs compétitions continentales et mondiales, dont une CAN précédente (1996) et deux coupes du monde organisées chacune pour la première fois sur le continent noir, celle de rugby (1995) et de football (2010). L'on se rappelle que cette dernière a été «octroyée» de justesse au pays de Mandela, et ce au détriment du Maroc qui présentait alors sa énième candidature pour l'organisation du Mondial de football. Mais à quelque chose... échec est bon, puisque ces candidatures ont permis au Maroc d'étoffer son infrastructure sportive, en dotant ses principales villes de stades répondant aux normes internationales tels que ceux de Marrakech, Fès, Tanger, en attendant ceux d'Agadir et de Casablanca (80.000 places) en cours de réalisation. Ces infrastructures viendront s'ajouter à celles qui ont déjà accueilli la précédente CAN marocaine, en 1988, organisée dans les Complexes sportif Mohammed V de Casablanca et celui du Prince Moulay Abdellah à Rabat. Deux structures qui avaient auparavant accueilli les Jeux méditerranéens organisés à Casablanca en 1983, et qui sont aujourd'hui dotées de moyens de transports modernes, à savoir les tramways de Rabat et de Casa. Mieux, la CAN 2015 interviendra durant l'année où une infrastructure de grande envergure, la première en Afrique, sera lancée au Maroc : le TGV Tanger-Casablanca et ses huit millions de passagers quotidiens transportés à une vitesse de 320 km/h. Autant dire qu'aucune pression particulière, ni financière ni temporelle, ne pèse sur le Maroc, dont le président de la Fédération, Ali Fassi Fihri, a officiellement reçu dimanche à Johannesburg le drapeau de l'édition 2015. Le seul compartiment où le Maroc doit vraiment rattraper son retard, c'est celui de mettre sur pieds, d'ici là, une équipe nationale performante qui, avec l'aide de son nombreux public, tentera de redonner au Maroc un second trophée africain.