du «polisario» dans les rangs des djhadistes Le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, a confirmé la présence parmi les groupes terroristes pourchassés dans le Nord-Mali, de combattants issus des rangs du Polisario. «Ils n'étaient que 500 dijihadistes au départ. Aujourd'hui, ils sont entre 5.500 et 7.000 hommes. Ces groupes djihadistes ont été rejoints par des jeunes sans perspectives y compris par des jeunes sahraouis des camps» de Tindouf sous le contrôle du Polisario au sud de l'Algérie, a-t-il déclaré dans un entretien publié mardi par le site d'informations français Atlasinfo. Face à cette menace terroriste, M. Coulibaly a tenu à remercier le Maroc pour son soutien au Mali, y compris sur les plans humanitaire, diplomatique et de la coopération militaire, rappelant que la résolution 2085 pour permettre à son pays de recouvrer son intégrité territoriale a été votée sous la présidence marocaine du Conseil de Sécurité de l'ONU. «Le Maroc a toujours soutenu et continue de soutenir le Mali et son intégrité territoriale. Nous comptons fortement sur ce soutien et sur la coopération avec le Maroc pour venir à bout de cette menace terroriste», a-t-il souligné. De même, a-t-il ajouté, «nous comptons sur l'aide et le soutien du Maroc qui est un pays frère avec lequel nous avons des relations historiques» et qui «a été le premier pays dont nous avons reçu une aide humanitaire, avec l'envoi de plusieurs cargos». «Aujourd'hui, malgré notre situation très difficile, le Maroc n'a pas changé sa coopération avec le Mali. Il continue de recevoir nos étudiants. Il nous a accordé deux fois plus de bourses pour nos étudiants que les années précédentes et a continué à accueillir nos officiers dans ses écoles et académies militaires», s'est-il félicité. Duplicité et ambiguïté algériennes Dans le même registre, le directeur du Centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité (ESISC), Claude Moniquet affirme que la crise malienne a révélé au grand jour «la duplicité et l'ambigüité algérienne». «L'Algérie joue depuis toujours sur plusieurs tableaux. Un double jeu qui vise à instrumentaliser les problèmes extérieurs pour assurer une certaine stabilité intérieure», a indiqué M. Moniquet à la MAP, ajoutant que la crise malienne est une nouvelle preuve de cette duplicité. Dans sa mission de médiateur entre Bamako et les rebelles Touaregs qui nourrissent des revendications autonomistes, Alger insistait sur l'importance du dialogue. Or, a-t-il fait observer, cette démarche ne procède pas de la volonté d'Alger de préserver l'intégrité territoriale du Mali, mais par son seul souci de calmer les prétentions de sa propre population, en particulier Berbère, qui aspire à un territoire autonome dans le sud algérien. M. Moniquet a en outre indiqué que les efforts diplomatiques désastreux menés par Alger n'ont fait qu'accentuer la crise au Mali, se demandant comment Alger, qui a livré une guerre acharnée contre les combattants du Groupe salafiste pour la prédication et le comba (GSPC) pour les pousser à l'extérieur de ses frontières, prône le dialogue avec ces mêmes combattants qui terrorisent le nord du Mali sous la bannière d'AQMI. Il s'est également demandé comment l'Algérie, qui prétend œuvrer pour la paix dans la région du Sahel, permet à des centaines de Sahraouis de quitter les camps de Tindouf pour rejoindre les éléments d'AQMI et du MUJAO au nord du Mali. La présence de volontaires jihadistes sahraouis au Mali suscite plusieurs interrogations, a-t-il dit, se demandant comment ces centaines de Sahraouis ont pu contourner l'impressionnant dispositif sécuritaire déployé par l'armée et les services de sécurité algériens autour des camps. Pour cet expert des questions du terrorisme, cela laisse penser deux choses : soit les services de sécurité algériens font mal leur travail comme ils l'ont fait à In Amenas où ils ont laissé les terroristes s'emparer d'une importante installation gazier supposée bien sécurisée, soit effectivement il y a des complicités dans l'armée algérienne et dans les services de sécurité, a-t-il dit. La duplicité algérienne apparait aussi clairement dans ses rapports avec le Polisario, a fait observer le directeur de l'ESISC, relevant que personne n'est dupe que le polisario vit au minimum de trafic de drogues et d'armes, «un trafic mené au nez et à la barbe des services de sécurité algériens». Le détournement massif par le polisario de l'aide européenne avec la complicité de l'armée et des autorités algériennes est un autre exemple de la duplicité algérienne, a-t-il conclu.