Frustration et désespoir prévalent Si l'Algérie a du mal à verrouiller ses frontières sud face aux infiltrations des groupes armées en provenance du nord du Mali, c'est parce qu'elle est surtout occupée à surveiller rigoureusement les camps de Tindouf, et donc ses frontières avec le Maroc et la Mauritanie. Et ce, dans l'objectif d'empêcher, coûte que coûte, que les populations sahraouies séquestrées contre leur gré ne fuient vers ces frontières pour se libérer du joug de leurs geôliers qui dure maintenant depuis plus de trois décennies. C'est cet implacable black-out que le site d'information espagnol, «Globedia», vient de dénoncer. Lundi dernier, il a publié un article, dans lequel l'auteur, Chema Gil, écrivain-journaliste, explique cet acharnement aveugle par «la décomposition sociale et la frustration créées par les dirigeants du Polisario dans les camps de Tindouf, où ils imposent un contrôle manu militari, provoquant la fuite de dirigeants du mouvement et une grande dissidence» en son sein. Sur la foi de centaines de Sahraouis qui ont réussi à fuir ces dernières années les camps de Lahmada, dont plusieurs membres de la direction même du polisario, le dernier en date n'étant autre que la dissidence de l'ancien ambassadeur sahraoui à Stockholm (Suède), Alyen Habib El Kentaoui, Chema Gil rappelle que face à cette «fuite massive de Sahraouis (...), les services de renseignement, les policiers et les militaires algériens collaborent avec les milices du polisario» pour éviter que les camps ne se vident. Car ces camps, dont personne ne sait avec exactitude le peu de pensionnaires qui y résident encore, restent le seul alibi qui reste aux mains des Algériens pour vendre ce qu'ils appellent la «cause du peuple sahraoui». Chema Gil signale aussi que «plusieurs cas de disparition forcée, d'assassinat et de torture ont été signalés», rappelant que les responsables de ces crimes sont actuellement poursuivis par la plus haute instance judiciaire en Espagne, l'Audience nationale. Il exprime enfin ses craintes de voir les groupes armées installés au nord du Mali, actuellement traqués par une coalition militaire franco-africaine, se rabattre sur Tindouf vu les liens étroits qui les lient déjà avec le polisario, et constituer ainsi une menace pour «la sécurité non seulement du Maghreb, mais aussi de l'Afrique du Nord et de l'Europe». Pour parer à ce danger, Chema Gil est convaincu qu'une seule solution existe, celle de la mise en œuvre rapide de la proposition marocaine d'autonomie au Sahara.