Abdelilah Benkirane a fait hier le baptême de feu pour nouer avec les arcanes officiels du gouvernement. Idem pour ses collègues ministres, néophytes en la matière, mais, pour quelques uns d'entre eux, habitués à la pratique gouvernementale. Un jour après la passation du pouvoir, le chef du nouveau gouvernement, nommé mardi par SM le Roi, a tenu jeudi le premier Conseil de son équipe. Il l'a débuté par un discours d'orientation générale pour rappeler aux ministres les immenses tâches qui les attendent, face aux grandes attentes des citoyens. Dans son allocution d'ouverture, Abdelilah Benkirane a affirmé que son gouvernement «est le couronnement de la dynamique que connait le Maroc que d'autres pays considèrent comme un modèle». Il considère que le Maroc a vécu le printemps arabe » à « sa manière spécifique, à travers une révolution authentique initiée par SM le Roi Mohammed VI dont la voie a été suivie par le peuple marocain». Tout a commencé, selon lui, par « le discours fondateur du 9 mars 2011, historique et courageux » et le processus de changement «s'est poursuivi par la nouvelle constitution qui a conféré aux institutions de l'Etat de nouveaux pouvoirs qu'il faudra mettre en place de manière judicieuse et saine». Les élections du 25 novembre dernier ont, selon lui, bouclé la boucle par une «reconnaissance internationale et une interaction positive de la part des diverses catégories du peuple marocain». Le chef du gouvernement a, ensuite, particulièrement insisté sur « la grande responsabilité qui incombe à l'Exécutif », appelant l'alliance gouvernementale à constituer « une coalition unie, cohérente et forte, au niveau de l'étape historique actuelle ». Il a situé «les grands chantiers entamés par SM le Roi» parmi «les plus significatives responsabilités», qu'il faudra « poursuivre et réussir, en forte harmonie avec l'esprit démocratique de la Constitution». Il a, à cet égard, appelé tous les ministres à «se conformer à la déclaration gouvernementale et à moraliser la gestion des ressources disponibles». Il a ensuite confirmé la démarche gouvernementale qui consiste en « la méthodologie du dialogue avec toutes les parties en toute transparence, mettant l'accent sur « la nécessité de réconcilier le citoyen avec les institutions de l'Etat afin que celles-ci soient à son service et de garantir aux citoyens tous leurs droits ». Signalons, enfin, que le Conseil devait débattre des grandes lignes de la politique gouvernementale et les axes principaux de l'action que le nouvel exécutif compte mettre en oeuvre dans les domaines, politique, économique, social, environnemental, culturel et de la politique étrangère. La déclaration gouvernementale, qui sera issue du débat entre ministres, après enrichissement et amendement, suivra le processus réglementaire. Elle devra être examinée lors d'un prochain Conseil des ministres, sous le gouvernement Benkirane, avant sa soumission au Parlement pour l'investiture du gouvernement.