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Entretien avec l'écrivain Francis Leclerc
Publié dans Albayane le 09 - 11 - 2012


L'écriture est un art de vivre...
De nationalité française, Francis Leclerc, est né en 1959 à Paris. Issu d'une famille littéraire et scientifique, il a toujours, depuis son plus jeune âge, écrit, romans, recueil de poésie et histoires diverses. Grand amoureux de la langue française, son ambition est de pouvoir être reconnu au niveau de l'écriture. Avec son nouveau roman «L'écouteur», l'auteur revient, pour les approfondir, sur ses interrogations touchant à l'altérité, le vivre ensemble et l'écoute active comme moyen et comme fin pour aimer l'autre, notamment dans l'ère de la communication numérique et virtuelle.
Al Bayane : Comment avez –vous découvert le monde de l'écriture ?
Francis LECLERC : En fait, depuis que je sais écrire, j'ai commencé à créer des textes. Modestement au départ. Mais au fil du temps, l'écriture devint de plus en plus acharnée. Je pense que le goût de l'écriture est inné. Parfois c'est même un don. L'écriture est une passion chez moi comme chez beaucoup d'auteurs. C'est aussi un art de vivre, un formidable moyen d'expression pour celui ou celle qui sait manipuler les mots à bon escient. Un bon roman s'écrit avec passion, et je suis un passionné.
Vous venez de publier votre roman «L'écouteur» chez YellowSummary, pourrez-vous nous raconter l'intrigue de ce roman?
Le roman raconte l'histoire d'un adolescent dans les années 1950 et qui a perdu toute sa famille. Ne voulant pas rester seul, il décide à 15 ans de partir à l'aventure sur les routes. Il rencontre alors des personnages qui lui racontent tous leur vie, ce qui déjà lui indique qu'il sait écouter. Puis il s'installe dans un village où il rencontre l'amour de sa vie, et fort d'un héritage inattendu, il réussit à monter son cabinet d'écouteur.
Pour Jean Paul Sartre, «le sujet de la littérature a toujours été l'homme dans le monde». Pour quelle raison écrivez-vous ?
Ecrire est pour ma part un des meilleurs moyens d'expression. Il est le plus simple, car n'importe qui peut comprendre, ce qui n'est pas le cas dans l'art de la peinture, l'art de la sculpture ou de la musique. L'imagination a toujours été le principe de base de l'homme, il a toujours su créer, s'exprimer, parfois à tort, souvent à raison, et a ainsi basé sa Société en grande partie sur l'art.
Partout l'écriture est présente, qu'elle soit dans des domaines administratifs, juridiques, commerciaux, et autres, et elle a toujours été la base de la Société. Quand on écrit, c'est pour faire passer un message.
Les romanciers, eux, écrivent pour faire rêver, parfois pour démontrer telle ou telle faille de la Société, mais le plus souvent pour distraire. Et l'Homme a besoin de loisirs, c'est une de ses caractéristiques.
Alain Robbe-Grillet disait : «inventer le roman, c'est donc inventer l'homme.». Quelle est la particularité de votre roman ? Et quelle trace souhaitez-vous laisser dans la mémoire du lecteur ?
Un roman comme je l'ai spécifié plus haut peut être un moyen de communication, un train empli de messages qui roule sur les rails de son histoire. De tous temps les hommes ont écrit des histoires inventées, et cela dès la découverte de l'écriture.
La particularité de ce roman est principalement la réflexion sur l'écoute. De nos jours, écouter demande beaucoup d'efforts, plus qu'avant, du fait de la communication numérique, du fait aussi des moyens de transports rapides car dans le temps, pour relier Marseille à Paris il fallait des heures et des heures, les gens avaient le temps de se parler, ce qui n'est plus le cas maintenant.
J'ai voulu à travers cet écrit montrer aussi l'importance de l'écoute pour soi-même, car très souvent on parle pour se convaincre, pas son interlocuteur.
L'écoute doit être le principal chemin pour aimer l'autre.
Quel regard portez-vous sur le lecteur des temps modernes ?
Celui-ci est trop pressé, c'est le premier regard que j'en ai. Il faut savoir que les auteurs du siècle dernier écrivaient des tomes et des tomes (Jules Verne, Balzac, Victor Hugo et j'en passe) car ils savaient que le lecteur avait le temps de tout lire. Pour reprendre Balzac, les premiers chapitres de sa Comédie Humaine ne sont que des descriptions. Il savait que le lecteur pouvait dévorer tranquillement le soir au coin du feu ses livres, alors que maintenant, avec les moyens très rapides de communication, les interfaces électroniques ultra-modernes, le temps non seulement passe trop vite mais les lecteurs n'ont plus le loisir de finir un livre en une soirée. Personnellement, je regrette cette époque où l'on prenait le temps de vivre, et de lire.
Sachant que le monde actuel est envahi par la nouvelle technologie et l'étant, que pourriez-vous nous dire de la situation que vit actuellement le livre ?
Actuellement, le livre a tendance à devenir numérique. C'est un fait, mais le fait aussi que les marketeurs s'emparent de cette manne est aussi évident. Le livre numérique est né. Cependant, il ne veut pas dire que c'est la mort du livre papier, bien au contraire !
Beaucoup de personnes, jeunes et moins jeunes, aiment tenir, caresser et sentir aussi l'odeur du papier, ces sensations sont quelque part des sensations reptiliennes, ancrées à l'intérieur de nous. Fort heureusement !
Toucher un livre, admirer la couverture et prendre plaisir à découvrir les mots bien alignés sur du papier de très bonne qualité est un plaisir que le numérique ne remplacera jamais. Actuellement, un renouveau se fait sentir.
De plus en plus de gens écrivent. Pour preuve les éditeurs sont tous inondés de manuscrits. Qu'est-ce que ça veut dire au fond ?
Que les gens ont de plus en plus besoin de s'exprimer, malgré les progrès dans la communication dont je faisais allusion tout à l'heure. Et ce besoin est principalement alimenté justement par le manque d'approche des autres, par le manque d'écoute. C'est pour cela que «L'Ecouteur» dénonce quelque part le fait qu'on s'entend, certes, mais que l'on s'écoute de moins en moins.
Y a-t-il une source d'inspiration pour les écrivains d'aujourd'hui ?
Les sources d'inspiration dépendent bien entendu de chaque individu, mais je dirais oui. La raison est encore une fois la communication est exacerbée, désormais on sait que telle chinoise a mis au monde deux jumeaux dont l'un est blond, de tous les coins de la planète, on sait que Madame la Présidente de telle pays s'est fâchée lors d'une conférence, on sait que tel prêtre dans un pays de l'Est a pété de travers, bref plus rien n'est inconnu sur cette planète où tout maintenant se dit, du bien comme du mal.
Donc, il y a beaucoup plus de sources d'inspiration pour les auteurs qui n'hésitent plus à consulter internet pour situer leur roman dans tel ou tel pays, ou dans telle ou telle époque, l'information est aussi très aisée. Je dirais même trop aisée.
Un denier au lecteur marocain ?
Je souhaite que le Marocain reste Marocain dans l'âme et dans le cœur. Je connais un peu le pays, l'ayant déjà traversé, et j'ai passé des jours de rêves en le faisant. La liberté d'écrire appartient à tout le monde, la liberté de comprendre aussi.


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