Une peine à abolir L'abolition de la peine capitale constituera pour les autorités marocaines la concrétisation de la ferme volonté exprimée, ces dernières années, en vue d'œuvrer à la consécration des droits humains, au respect des traités et conventions internationaux en la matière et à l'adhésion au système universel de protection et de défense des droits humains. Il faut rappeler que la question de l'abolition de la peine capitale a fait l'objet de plusieurs débats depuis des années et que plusieurs voix ont réclamé son abolition, avec le soutien de partis politiques, de syndicats et d'organismes de défense des droits humains. Mais ces appels incessants n'ont pas réussi à convaincre les gouvernements qui se sont succédé à rejoindre le camp des pays qui ont déjà aboli cette peine inhumaine et contraire au droit à la vie. Aujourd'hui, l'abolition de cette peine serait un signal fort pour les défenseurs des droits humains et des valeurs de la démocratie et de l'égalité dans le Royaume, à même de les convaincre que le gouvernement actuel est déterminé à aller de l'avant sur la voie de la consolidation des acquis démocratiques réalisés par les Marocaines et les Marocains, et faire prévaloir la culture de la liberté et de l'égalité au sein de la société. Pour confirmer cette volonté politique, le Maroc doit rejoindre les rangs des pays abolitionnistes et ce, en votant en faveur de la résolution relative au moratoire sur l'application de la peine de mort qui sera soumis à la 67e Assemblée générale de l'ONU en décembre prochain. Il va falloir aussi veiller à la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Constitution qui stipule que «le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit» et ce en procédant à la révision de toutes les législations et de tout l'arsenal juridique autorisant l'application de cette sentence.