Le stock de blé tendre, principale céréale consommée au Maroc, avoisinait les 23,5 millions de quintaux (Mqx) à fin juillet dernier, représentant plus de 5 mois des besoins, selon l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL). La collecte des céréales se poursuit dans de bonnes conditions, indique l'Office dans son dernier bulletin d'information sur le marché des céréales, publié mercredi, notant que près de 13,3 Mqx, dont 99,6 % de blé tendre, ont été collectés à fin juillet. Les commerçants négociants et les coopératives ont réalisé 88 % de la collecte de blé tendre, ajoute la même source. Selon le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime, la campagne de collecte du blé tendre provenant de la production nationale se poursuit dans de bonnes conditions. La collecte a dépassé les prévisions initiales et a atteint à la mi-août 2012 un volume de 14,5 millions de quintaux (Mqx). Cette performance est le résultat, d'une part, des mesures prises par le gouvernement pour soutenir les prix payés aux producteurs et de la bonne qualité caractérisant le blé national cette année, et d'autre part, du dynamisme des opérateurs locaux, expliquent les mêmes sources. Par ailleurs, le gouvernement a décidé de prolonger d'un mois la période de collecte de la production nationale de blé tendre, pour la porter à fin septembre 2012, pour permettre aux agriculteurs de commercialiser la plus grande partie de leur récolte, indique mercredi un communiqué du ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime et de l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL). D'après l'ONICL, les disponibilités en blé tendre détenu par les opérateurs devrait s'établir à fin août 2012 à un niveau très confortable comparable à celui de l'année dernière à la même période soit plus de 17,5 Mqx. Un stock qui assure un approvisionnement normal du pays d'ici à la fin de l'année. Des importations en hausse de 31% Outre la production nationale, d'une qualité exceptionnelle cette année, le Maroc devait importer, au cours du mois de juillet, 2,8 Mqx, composé pour l'essentiel de maïs (2,2 Mqx). L'ONICL indique que ces importations sont en hausse de 31% par rapport au cumul enregistré à fin juillet de l'année dernière. Ces importations proviennent d'Argentine (53 %), du Brésil (29 %), de France (8 %), du Canda (7 %) et d'Ukraine (3 %). Pour sa part, la transformation industrielle des deux premiers mois de la campagne 2012-2013 a atteint 11,7 Mqx, marquant une régression de plus de 2 % par rapport à la même période de la campagne précédente. A fin juillet 2012, la minoterie industrielle a écrasé 34 % de blé tendre provenant de la production locale, ajoute l'Office. La fabrication des farines subventionnées (FNBT) est faite à hauteur de 68 % du blé tendre de la production nationale, alors que les farines libres et subventionnées représentent respectivement 56 % et 13 % des fabrications de la minoterie industrielle. Quant aux semoules, elles sont fabriquées principalement à partir du blé dur (92 %), mais aussi à partir de l'orge (8 %). Suspension des droits de douane Compte tenu de la flambée des cours des céréales sur le marché international (entre 40% et 50% depuis le début de l'année), en lien avec les craintes sur les perspectives de l'offre, mais aussi de la nécessité d'assurer un approvisionnement normal du marché, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, a laissé entendre que le gouvernement se dirige vers une nouvelle suspension des droits de douane sur l'importation du blé. "Nous allons probablement suspendre les droits de douane et réunir les conditions nécessaires pour que le prix du pain soit maintenu à son niveau d'aujourd'hui afin d'assurer l'approvisionnement du pays", a déclaré mercredi le ministre à Radio Médi 1. Evoquant les difficultés d'importation du blé, le ministre a expliqué que les prix du blé "restent élevés sur le marché international, d'où la difficulté d'en importer dans la conjoncture actuelle". Il a rappelé à ce propos les appels d'offres lancés pour les contingents américains et européens, à propos desquels "il y a eu des accords avec des réductions tarifaires par rapport aux conditions fixées". "Nous avons donné la priorité au blé de la campagne nationale qui continuera d'être écoulé sur le marché jusqu'à fin septembre", a-t-il assuré, relevant qu'"au-delà de cette date, il y aurait une ouverture des importations et on sera à peu près 4 mois de stock, ce qui est suffisant".