Le ramadan, en tant que mois sacré, prend une signification particulière lorsqu'il est accompli par le musulman loin des sa partie et de sa famille. C'est ce que vivent les fidèles de plus de 150 nationalités venus travailler ou étudier à Abou Dhabi, capitale des Emirats Arabes Unis.Le climat fait toutefois distinguer cette partie du monde musulman par rapport aux pays du Maghreb et de l'Europe occidentale. Outre son aspect de grand chantier de travaux, où le rythme de construction d'infrastructures de transports, d'habitat et de voirie est incessant, Abou Dhabi est une ville qui a ses propres signes d'identité qui offre un cadre idéal de convivialité des races, ethnies et cultures. Dans ce contexte et contrairement aux conditions de vie des immigrés en Europe, le collectif marocain à Abou Dhabi est visible et jouit d'une considération particulière dans les lieux de travail. C'est l'impression qu'Albayane a recueillie dans des entretiens avec différentes catégories de travailleurs marocains. « Je suis énormément ravie dans mon travail pour la simple raison que mes supérieurs m'apprécient, respectent mes horaires et expriment leur satisfaction des résultats de mon travail », a confié Fatima Zahra (25 ans, salé), qui est responsable de l'accueil dans un grand hôtel haut standing qui vient d'être inauguré. Même attitude est exprimée par ses collègues Achraf (27 ans, Marrakech) et Abderrahmane (40 ans, Marrakech). De son côte, un casablancais Driss B. (32 ans), chargé de la sécurité dans un autre établissement hôtelier cinq étoiles, reconnait que le comportement correct des responsables à l'égard du personnel marocain « rend moins difficile le séjour dans un pays étranger ». Bien que les conditions de travail soient supportables en dépit des hautes températures qui font monter souvent le mercure à 50 degrés, l'ambiance du ramadan est différente par rapport à celle au Maroc, affirment-ils. La seule et unique raison est évoquée par les marocains interviewés par Albayane est l'éloignement de la famille. Cette attitude est logique dans la mesure où ces jeunes ont été obligés à émigrer pour acquérir davantage d'expérience dans de grands hôtels hors du Maroc.Albayane a eu aussi l'occasion de constater que le rythme de la vie à Abou Dhabi n'est guère altéré ni par les exigences du ramadan ni par les hautes températures. Ceci a été corroboré durant une longue visite à Masdar City, le modèle de la ville du futur qui sera alimentée totalement de l'énergie renouvelable. Les ingénieurs et travailleurs de différentes nationalités, coiffés de casquettes, dirigent des activités de recherche dans un projet pilote de production de l'énergie solaire. La plupart d'entre eux accomplissent parfaitement le ramadan. Masdar City est conçue comme une expérience unique dans le monde arabe puisqu'elle groupe les grands ingénieurs et des technologies de pointe. Son objectif, comme l'ont indiqué à Albayane des responsables de cette ville-pilote, est de « mettre sur pied une énergie propre au service de la population ». Elle produit actuellement, à titre expérimental 10.000 Mégas Watts dans l'attente d'atteindre, dans une deuxième phase, 100.000 Megas Watts pour une population de 50.000 habitants vivant dans une superficie de 220.000 mètres carrés. Comme il s'agit d'un projet destiné à être commercialisé, cette entreprise agit à travers plusieurs unités intégrées dont l'institut Masdar des Sciences et Technologies. Cette institution scientifique, qui compte 240 étudiants de 40 nationalités dont un marocain, est l'unique du monde qui s'est spécialisée dans les énergies renouvelables et la durabilité, a signalé le directeur des affaires estudiantines, le Pr M'Hamed El Oughani. C'est aussi un projet qui contribue à se préparer à relever les défis énergétique, de préservation de l'environnement et du développement durable de l'humanité, soutient de son côte Nasser Ali Al Marzouqui, directeur de gestion de l'Institut. Aussi bien les marocains formant le personnel des grands hôtels que les ingénieurs et professeurs de Masdar City, le ramadan ne diffère nullement au plan professionnel du reste des mois de l'année. Les conditions de travail sont conçues de manière à rendre rentable l'effort déployé par les travailleurs tout en accomplissant parfaitement leurs devoirs religieux.